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Plan National Oléicole: Les axes d’intervention et le plan d’action 1998-2010

INTRODUCTION

L’olivier constitue la principale espèce fruitière plantée au Maroc, avec environ 500.000 ha. Cette espèce est présente à travers l’ensemble du territoire national en raison de ses capacités d’adaptation à tous les étages bioclimatiques, allant des zones de montagne aux zones arides et sahariennes. Elle assure, de ce fait, des fonctions multiples de lutte contre l’érosion, de valorisation des terres agricoles et de fixation des populations dans les zones marginales.

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Pour ces considérations, l’oléiculture nationale assure une activité agricole intense permettant de générer plus de 11 Millions de journées de travail par an, soit l’équivalent de 55.000 emplois permanents, et de garantir l’approvisionnement d’unités industrielles et traditionnelles de trituration d’olives (respectivement 260 et 16.000), d’une part, et d’une cinquantaine de conserveries d’olive, d’autre part.

De surcroît, la production d’huile d’olive (48.000 T) contribue à combler en partie notre déficit en matière d’huiles alimentaires et à réduire par conséquent notre dépendance vis à vis du marché extérieur (environ 330.000 T d’équivalent huiles de graines ont été importées en 1996 pour une valeur de 1,8 Milliard de Dirhams).

DIAGNOSTIC DU SECTEUR

En dépit des potentialités que recèle le secteur, le diagnostic de la situation actuelle montre que les niveaux de production réalisés sont encore très modestes et ne valorisent que partiellement les atouts dont dispose notre pays en la matière. En effet, les rendements moyens actuels ne représentent que 12% en bour et 26% en irrigué des rendements potentiels obtenus au niveau des stations expérimentales, comme illustré par le tableau 1.

Cette situation résulte des effets négatifs engendrés par des contraintes liées aux incertitudes des conditions climatiques, à la complexité des statuts juridiques des terres agricoles, à la dispersion et à l’irrégularité des plantations, au matériel génétique peu performant et aux pratiques culturales peu évoluées.

Contraintes climatiques

La faiblesse des hauteurs pluviométriques enregistrées au niveau de certaines zones oléicoles conjuguée à l’irrégularité inter et intra-annuelle de ces précipitations et à la fréquence élevée du Chergui compromettent l’amélioration de la productivité de l’olivier en zones bour. En zones irriguées, le caractère aléatoire des disponibilités hydriques et la concurrence d’autres cultures font que l’olivier ne reçoit pas les doses d’irrigation requises.

Statut juridique et structures foncières

L’exiguïté prononcée des exploitations (75% des exploitations ont une superficie inférieure à 5 ha) et le morcellement des plantations (6 parcelles en moyenne par exploitation) limitent souvent tout effort visant l’intensification de la culture.

Matériel génétique et diversité variétale

L’oliveraie nationale est constituée pour plus de 96%, par la variété population Picholine marocaine qui, malgré son pouvoir d’adaptation et sa double finalité (production d’huile et de conserves d’olive), présente certains inconvénients, notamment une grande sensibilité à certaines maladies, un fort indice d’alternance de la production et une faible teneur en huile d’olive (18% contre 26 à 30% pour les variétés à huile).

Pratiques culturales

Le caractère polyvalent des exploitations et l’absence de régions spécialisées en oléiculture font que l’olivier est considéré comme une culture en dérobé et par conséquent ne bénéficie pas des interventions appropriées. De plus, la prédominance des plantations irrégulières et la présence des cultures intercalaires ne permettent pas la réalisation des travaux d’entretien dans de bonnes conditions.

Cette situation se trouve aggravée par l’insuffisance des résultats de recherches adaptés aux différentes zones oléicoles et la persistance de contraintes relevées au niveau du transfert de technologie en raison de la faiblesse des actions d’encadrement et de vulgarisation.

Techniques de récolte

La persistance de la pratique du gaulage, technique dominante pour la récolte des olives, est à l’origine de la dépréciation quantitative et qualitative de la production et de la réduction du potentiel productif des arbres.

Collecte et transformation des olives

L’enclavement et l’éloignement des zones de production et l’absence d’organisations professionnelles sont à l’origine des problèmes rencontrés en matière de collecte des olives, d’approvisionnement des unités de transformation en matière première et de technologies d’élaboration des huiles d’olive et des olives de table.

Par ailleurs, la vétusté des équipements des unités industrielles de transformation et la technologie rudimentaire pratiquée au niveau des maâsras engendrent des pertes importantes aussi bien quantitatives que qualitatives, étant donné que 80% de la production oléicole nationale est constituée d’huiles d’olive lampantes qui sont, selon les normes internationales, impropres à la consommation.

Il convient de signaler, à cet égard, l’action menée par l’Etat au début des années 80 avec la construction des centres de collecte d’olive et qui n’a pu atteindre les objectifs escomptés en matière d’intégration de la filière et ce, pour des raisons de financement.

Analyse économique et financière de la filière oléicole

L’étude économique et financière de la filière oléicole fait ressortir les conclusions suivantes:

  • L’analyse financière de la culture oléicole montre qu’elle est rentable, avec un niveau de rentabilité moindre pour la conduite de l’olivier en bour (TRI de 17,55% en irrigué contre 13,08 % en bour).
  • L’analyse de sensibilité sur les prix de vente des olives montre que la culture oléicole conduite en bour est plus sensible à la variation du prix de vente que dans le cas de la conduite en irrigué (le taux de variation des TRI par rapport au cas de base est de -20% en irrigué et -24% en bour).
  • Le seuil de rentabilité financière se situe à un prix de vente des olives de l’ordre de 2,65 Dh/Kg au niveau de la zone irriguée, et 2,93 Dh/Kg au niveau de la zone bour.
  • L’analyse économique de la culture oléicole montre qu’elle est rentable dans les deux zones étudiées et que l’écart de rentabilité entre les deux zones est plus atténué (TRE de 15,32% en irrigué contre 14,33 % en bour).
  • Contrairement au résultat de l’analyse financière, la simulation sur les prix de vente des olives montre que la culture oléicole conduite en bour est économiquement moins sensible que celle conduite en irrigué (le taux de variation des TRE par rapport au cas de base est de -24% en irrigué et -19% en bour).
  • Le seuil de rentabilité économique se situe à un prix de vente des olives de l’ordre de 2,70 Dh/Kg au niveau de la zone irriguée et 2,56 Dh/Kg au niveau de la zone bour.

En matière d’extension, le potentiel mobilisable à l’horizon 2010 est évalué à 500.000 ha, soit 6% du potentiel oléicole réel (8,3 Millions d’hectares) identifié dans le cadre de l’étude FAO réalisée sur le secteur en 1988. Ce potentiel concerne 120.000 ha (24%) en irrigué et 380.000 ha (76%) en bour. Il est localisé principalement au niveau des régions du Haouz-Tadla, de Taza, de Khémisset, de l’Oriental, de Taounate, du Saiss et de Chefchaouen, tel qu’illustré par la figure 1.

Pour ce qui est de la réhabilitation, le potentiel identifié a porté uniquement sur les oliveraies où les interventions d’intensification se traduiraient par une amélioration notable des performances, et ce au moindre coût. Sur cette base, le potentiel améliorable dégagé est évalué à 260.000 ha (soit 52% du patrimoine existant), intéressant 100.000 ha en bour et 160.000 ha en irrigation d’appoint. Ce patrimoine est localisé principalement dans les régions du Haouz-Tadla, de Taza, de Taounate, du Saiss, de Chefchaouen et d’Ouezzane comme le montre la figure 2.

Durant les dernières décennies, l’accroissement de la demande en huiles et conserves d’olive au niveau du marché international et national conjugué aux atouts et potentialités naturelles de notre pays en matière d’extension et de développement de l’oléiculture concourent en faveur d’une stratégie d’intervention pour l’intensification du système de production actuel. Cette stratégie visera également, la recherche d’une meilleure efficience économique au niveau des différentes composantes de la filière oléicole.

Aussi, le plan d’action envisagé dans ce cadre s’articule autour des principaux axes suivants:

  • L’intensification de la conduite du patrimoine oléicole existant,
  • L’extension des superficies plantées en olivier,
  • La modernisation de l’outil de transformation et la promotion de la qualité,
  • L’organisation de la profession et le renforcement du système d’incitation.
Amélioration du potentiel oléicole existant

Cet axe d’intervention a pour objectif l’amélioration des performances des oliveraies et l’atténuation de l’effet des contraintes techniques sur les plantations, et ce à travers l’adoption d’itinéraires techniques performants et la restructuration des plantations âgées, mal formées ou mal conduites.

La superficie totale retenue pour entreprendre les actions d’intensification correspond au potentiel améliorable, soit 260.000 ha, à raison d’un rythme moyen annuel de près de 22.000 ha/an.

La concrétisation de ce programme nécessite la mise en œuvre des actions suivantes:

  • l’incitation à la réalisation des opérations d’entretien et de restauration des oliveraies par l’octroi d’une subvention de 50% du prix d’acquisition du petit matériel agricole utilisé dans ce cadre;
  • l’établissement de contrats-programmes entre les DPA ou ORMVA et la profession pour la réalisation des actions envisagées avec une contribution financière de celle-ci;
  • la protection phytosanitaire du verger oléicole par la création d’un réseau d’avertissement agricole au niveau des principales zones oléicoles;
  • la création de vergers pilotes de démonstration des nouvelles techniques d’intensification des systèmes de production. L’entretien, le suivi et l’évaluation de ces vergers doit s’effectuer dans le cadre d’une convention liant la DPV à l’INRA.
Extension des superficies oléicoles

L’identification de cet axe d’intervention se trouve justifiée par les arguments suivants:

  • l’existence de potentialités importantes d’extension;
  • l’importance du rôle joué par l’olivier dans la mise en valeur des zones bour et en particulier la valorisation des terres marginales;
  • le caractère déterminant de l’olivier, en tant que plante oléagineuse, pour assurer la sécurité alimentaire en matière d’huiles végétales; les possibilités d’extension des cultures de graines oléagineuses étant limitées;
  • la contribution aux exportations agricoles nationales par l’exportation de l’huile d’olive et des olives de conserve.

Les objectifs assignés à cette action consistent à accélérer le rythme de plantation et à assurer la diffusion du matériel végétal performant.

Pour ce faire un programme de plantation doit être mis en oeuvre afin de porter la superficie oléicole de 500.000 ha actuellement à un million d’hectares à l’horizon 2010. Ceci suppose la plantation d’une superficie de 500.000 ha à raison d’un rythme annuel moyen de l’ordre de 42.000 ha.

Les besoins en plants pour la réalisation des extensions prévues sont calculés sur la base d’une densité moyenne de plantation d’environ 100 plants/ha en zones bour et 200 plants/ha en zones irriguées. Ils s’élèvent à environ 62 Millions de plants dont 24 Millions de plants pour les zones irriguées et 38 Millions de plants pour les zones bour. Le besoin moyen annuel en plants est de l’ordre de 5 Millions de plants.

La mise en oeuvre du programme d’extension nécessitera l’entreprise des actions suivantes:

  • l’instauration d’une prime à la création de nouvelles oliveraies de l’ordre de 1.800 Dh/ha pour les zones bour et 2.600 Dh/ha pour les zones irriguées. Toutefois, l’accès à cette aide est tributaire de la réalisation d’une superficie minimale de 0,5 ha et d’une densité minimale de 100 plants certifiés par hectare en bour et 200 plants certifiés par hectare en irrigué.
  • la diffusion du matériel végétal déjà sélectionné, constitué des clones et des variétés performantes par:
    • la création des vergers de comportement et des essais de démonstration dans les régions concernées par la culture de l’olivier;
    • la création de parcs à bois pour les variétés sélectionnées;
    • l’incitation à la multiplication des variétés et clones sélectionnés et ce, par leur diffusion auprès des pépiniéristes agrées;
    • la modernisation des systèmes de production de plants en encourageant les pépiniéristes à s’équiper en matériel adéquat pour assurer la multiplication de plants par bouturage herbacé et semi-ligneux;
    • le renforcement des programmes de sélection clônale.
Valorisation de la production

L’amélioration de la chaîne de valorisation de la production est inéluctablement liée à l’intégration de la filière oléicole avec ses différentes composantes. La mise en oeuvre de cet axe d’intervention revêt de ce fait une importance capitale dans la mesure où cet aspect reste le maillon faible dans le processus de production des olives et leur transformation.

Dans ce cadre, le programme envisagé pour la concrétisation de cet axe d’intervention aura pour objectif l’organisation du système de collecte des olives et la mise à niveau des unités industrielles de transformation et ce, à travers la mise en œuvre des actions et mesures suivantes:

  • le respect des techniques adéquates de cueillette: interdiction du gaulage, utilisation des filets et des caisses;
  • la sensibilisation des agriculteurs et des industriels pour établir des relations contractuelles en matière de récolte, de collecte et d’approvisionnement en olives. Pour ce faire, les Chambres d’Agriculture et les structures régionales du Département de l’Agriculture doivent organiser des concertations régulières, à la veille de chaque campagne, entre producteurs et industriels en vue d’arrêter les modalités pratiques pour permettre une intégration de la filière;
  • la modernisation des maâsras par l’octroi d’une subvention de 50% pour l’acquisition de petites unités modernes de trituration des olives;
  • la mise à la disposition des coopératives et des associations d’agriculteurs, disposant d’une superficie minimale de 200 ha et d’un centre de collecte d’olive, de petites unités de trituration des olives pour la valorisation de leur production. Cette action doit s’effectuer dans le cadre de projets régionaux de développement de la filière identifiés au niveau régional;
  • l’octroi d’une prime à l’investissement pour l’installation et la modernisation des équipements de transformation des olives; le montant de cette aide est fixé à 5.000 Dh/t de capacité pour les unités à capacités moyennes (<50 t/j) et 3.500 Dh/T de capacité pour les grandes unités (>50 t/j);
  • l’exonération des droits et taxes concernant l’acquisition des équipements et pièces de rechange destinés au renouvellement des unités de trituration et de conserve d’olives;
  • la délocalisation des unités de transformation en incitant les industriels à s’installer dans les zones de production par la création d’espaces aménagés dotés d’infrastructures nécessaires (eau, électricité, route, etc…).
Renforcement de l’organisation professionnelle et interprofessionnelle

Le secteur oléicole est caractérisé par l’absence quasi totale de structures organisées défendant les intérêts des producteurs. Les quelques organisations professionnelles relativement actives qui existent actuellement connaissent des difficultés financières résultants d’un manque de discipline en matière d’application des statuts qui les régissent, notamment en ce qui concerne le versement régulier des cotisations par les adhérents. Ce problème pourrait être résolu dans le cadre général en cours d’étude devant régir la contribution des opérateurs au financement des organisations professionnelles.

Par ailleurs, des actions seront menées conjointement avec la Fédération des Chambres d’Agriculture pour la création d’une association nationale des oléiculteurs avec des antennes régionales. De plus, et après l’aboutissement de cette démarche, des concertations seront entreprises avec les autres opérateurs pour la mise en place d’une interprofession oléicole.

Renforcement de la recherche appliquée et intensification du transfert de technologie

Malgré les résultats encourageants obtenus en matière de recherche dans le domaine oléicole, le degré d’intensification des oliveraies demeure largement en deçà du niveau technique atteint par d’autres pays oléicoles tels que la Tunisie et la Syrie dont le contexte de production est comparable à celui du Maroc. Cette situation dénote l’absence d’une structure efficace de transfert de technologie et l’insuffisance des actions d’encadrement, de formation et d’information.

Ainsi, et dans l’optique de favoriser le transfert de technologie et la diffusion des nouvelles techniques en matière d’oléiculture et d’oléotechnie, la création d’un « agro-pole oléicole » s’avère indispensable. Cette structure, dont la gestion peut être confiée à la profession, servira pour la mise en œuvre des programmes de recherche adaptative, de formation et d’information tout en offrant un cadre de concertation et un lieu de rencontre de l’ensemble des intervenants dans la filière.

Le financement des activités de cet agro-pole, qui peut être supporté dans un premier temps par l’Etat, doit être, par la suite, pris en charge progressivement par la profession.

Mesures d’accompagnement

Les interventions proposées dans le PNO doivent être accompagnées d’un certain nombre de mesures, à savoir:

  • la révision des critères d’octroi d’agrément aux pépiniéristes;
  • l’institution d’un Comité Oléicole National dont les prérogatives seront le suivi du secteur, l’évaluation des actions de l’Etat en sa faveur et la proposition, éventuellement, de nouvelles actions de développement;
  • la création de comités régionaux de suivi et d’évaluation des actions de développement du secteur oléicole. Ces comités seront composés de représentants des services techniques régionaux du Ministère de l’Agriculture, des Chambres d’Agriculture, des associations professionnelles, des oléifacteurs et des autorités locales. Des rapports d’évaluation des opérations entreprises seront élaborés annuellement et soumis à l’appréciation du Comité Oléicole National;
  • la passation d’une convention INRA-DPVCTRF concernant la création d’un réseau de parcs à bois;
  • la passation d’une convention DPV-INRA concernant la création d’un réseau de vergers de comportement. Cette convention aura pour objet le suivi et l’évaluation des résultats de ce réseau ainsi que l’élaboration des recommandations au sujet du matériel végétal testé;
  • la passation d’un contrat-programme entre la DPV d’une part, les DPA et les ORMVA concernés, d’autre part, dont l’objet serait la mise en œuvre des actions retenues, dans le cadre du PNO. Ce contrat doit préciser la nature des engagements des deux parties et les modalités d’exécution des actions programmées;
  • la création au niveau des DPA et des ORMVA concernés de cellules spécialisées en oléiculture;
  • le renforcement des structures de formation par la création, au sein des établissements d’enseignement agricole existant au niveau des principales zones oléicoles, de sections spécialisées en oléiculture. Ces sections auraient pour mission la formation des techniciens spécialisés dans le domaine oléicole. Elles auront pour tâches également de contribuer au transfert de technologie en menant des essais de recherche appliquée;
  • le renforcement des moyens humains et financiers des structures d’encadrement afin d’assurer la diffusion des nouvelles techniques de production;
  • la mise en place d’outils d’information spécialisés sur l’oléiculture et l’oléotechnie avec l’élaboration et la diffusion de supports écrits et audio-visuels ciblant les différents intervenants;
  • la mise en place de la réglementation de la collecte des olives;
  • l’établissement de textes spécifiques fixant les conditions d’installation et d’agréage des unités de transformation;
  • le lancement de campagnes de sensibilisation et d’éducation auprès des consommateurs sur la qualité de l’huile d’olive, sa valeur biologique et ses vertus sanitaires et nutritionnelles; une campagne est déjà en cours dans ce domaine avec la collaboration du Conseil Oléicole International;
  • le renforcement des services de contrôle, d’analyse et d’évaluation qualitative des productions oléicoles;
  • l’institution de jurys de dégustation de l’huile d’olive pour une évaluation qualitative et organoléptique de ce produit.

Le coût global des activités programmées dans le cadre du Plan National Oléicole s’élève à près de 4 Milliards de Dh dont 1,5 Milliards de Dh, soit 37% du total, seront supportés par l’Etat et 2,5 Milliards de Dh, soit 63% du total, seront à la charge des agriculteurs et des oléifacteurs.

Pour ce qui est de la contribution de l’Etat au financement des différentes activités, elle se répartit comme suit: (Tableau 2).

IMPACTS ATTENDUS

La réalisation des actions programmées dans le cadre du Plan National Oléicole aura pour impact l’extension des superficies, l’accroissement de la production et l’amélioration de la qualité, la promotion de nos exportations en produits oléicoles et l’amélioration du revenu des oléiculteurs et ce, en plus des effets induits et des retombées positives sur le plan environnemental sachant le rôle primordial que jouent les plantations oléicoles dans la lutte contre l’érosion et la conservation des sols. L’évaluation chiffrée des impacts attendus est récapitulée dans le tableau suivant: (Tableau 3).

La concrétisation des objectifs assignés au Plan National Oléicole notamment ceux ayant trait à l’intégration de la filière et à l’amélioration de ses performances requiert la déclinaison de la stratégie conçue au niveau national en projets opérationnels identifiés au niveau régional.

IDENTIFICATION DE PROJETS PILOTES DE DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE OLÉICOLE AU NIVEAU RÉGIONAL

Trois grandes zones oléicoles homogènes ont été identifiées, compte tenu du contexte de production et du potentiel oléicole dont elles disposent, à savoir:

Zone oléicole du bour favorable représentée par les régions de Meknès, Khémisset, Sidi Kacem et Sefrou. L’oléiculture au niveau de cette zone concerne 73.850 ha, soit 13,5 % du patrimoine oléicole national. Les projets identifiés au niveau de cette zone sont au nombre de quatre et concernent les régions de Khémisset, Meknès, Sefrou et Sidi Kacem.

Zone oléicole de montagne représentée par les régions de Taza, Chefchaouen et Taounate. La superficie oléicole dont dispose cette zone s’élève à 170.000 ha, soit le tiers du patrimoine national. Trois projets sont identifiés au niveau de cette zone: Taounate, Taza et Chefchaouen.
Zone oléicole irriguée représentée par les plaines du Haouz et du Tadla. Les oliveraies de cette zone s’étaleront sur une superficie de 100.000 ha soit 20% du patrimoine oléicole national. Cette zone sera représentée par un projet identifié au niveau du Haouz.

Les objectifs tracés pour ces projets consistent, d’une part, à atténuer l’impact des contraintes dont souffre le secteur oléicole dans les différentes régions et d’autre part à optimiser la valorisation des potentialités oléicoles existantes. Il s’agit principalement de la rentabilisation de la culture de l’olivier et de l’amélioration de ses performances à travers:

  • l’extension des superficies et la diversification du profil variétal;
  • la réhabilitation et l’intensification des plantations existantes;
  • la valorisation de la production et l’intégration de la filière oléicole.

La conception des différentes actions de développement arrêtées dans les projets est basée sur la promotion d’une approche participative et partenariale visant l’implication des différents intervenants de la filière à travers leurs organisations professionnelles. A ce titre, une attention particulière sera accordée à l’organisation des bénéficiaires des projets en coopératives et associations.

Les projets seront réalisés sur une période de 3 années et porteront sur la réalisation des actions suivantes: (Tableau 4)

MADRPM/DPV (Décembre 1997)

Techniques de production de la pomme de terre au Maroc

Introduction

La pomme de terre, Solanum tuberosum, appartient à la famille des solanacées. Elle est originaire de l’Amérique Latine (Andes: Bolivie et Pérou).

Elle a été introduite au Maroc au XIXème siècle. Depuis lors, la pomme de terre est devenue de plus en plus importante dans le régime alimentaire. La demande en cette culture s’est alors accrue; elle est devenue cultivable pratiquement dans toutes les régions du Maroc.

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La superficie occupée par les cultures maraîchères varie chaque année entre 180 et 200.000 ha, dont 50 à 60.000 ha emblavés en pomme de terre, soit 25% de la superficie maraîchère totale.

Trois principaux types de culture de pomme de terre sont pratiqués dans l’année:

• Primeurs: La plantation se fait en Sept-Octobre pour les semences locales dites encore grenadines; et en Décembre pour les semences d’importation. La production est généralement destinée à l’exportation.

• Saison: La plantation a lieu en Janvier-Février. Les semences sont soit d’origine étrangère ou locale.

• Arrière saison: Plantation en Août. Les semences sont prélevées de la production de saison.

Pour les deux derniers types de culture, la production est écoulée sur le marché intérieur.

• Montagne: Plantation de Mai. Elle est pratiquée essentiellement dans les vallées du Moyen et du Haut Atlas.

Principales régions productrices

Les zones les plus propices pour la production de la pomme de terre sont comme suit:

• Primeurs: Le littoral Atlantique allant de Kénitra à El Jadida et Agadir-Taroudant.

• Saison et arrière saison:

Région côtières: Loukkos-Doukkala-Moulouya.

Régions intérieures: Tadla-Haouz-Chaouia-Saïs.

• Montagne:

Régions montagneuses: Moyen Atlas et la Haute Moulouya.

Description botanique

Les différentes espèces et variétés de pomme de terre ont des caractéristiques botaniques différentes. C’est pour cela qu’il est nécessaire de connaître les différentes parties de la plante.

Les tiges aériennes de la pomme de terre dont le nombre peut varier de 1 à 10 ont un port érigé au début, puis devient étalé par la suite. Les feuilles sont composées (6 à 10 folioles/feuille). Elles permettent par leur différence d’aspect et de coloration de caractériser les variétés.

La floraison de la pomme de terre est terminale et en forme de cyme. La fleur peut-être de couleur blanche, bleue ou violette. Ces fleurs donnent des fruits en forme de baie contenant des graines plates et blanchâtre. Les graines de la pomme de terre ne sont utilisées qu’en amélioration génétique afin d’obtenir de nouvelles variétés.

Actuellement le Centre International de Pomme de terre (CIP) cherche à produire de la pomme de terre de consommation à partir de semences botaniques (True Potato Seeds: TPS).

Le tubercule est une tige souterraine où se sont accumulées les réserves. Il peut être de grosseur et de forme variables, allant de rond oblong à long et plus ou moins aplati selon les variétés. Il se développe à partir des bourgeons situés au niveau des yeux du tubercule. Les germes peuvent être blancs ou colorés partiellement à la base ou à l’extrémité. Puis ils prennent une couleur caractéristique de la variété (vert-rouge-violet, etc), s’ils sont exposés à la lumière diffuse.

Exigences écologiques de la pomme de terre

Exigences climatiques

Température: Elle influence beaucoup le type de croissance. Les hautes températures stimulent la croissance des tiges; par contre les basses températures favorisent davantage la croissance du tubercule.

La pomme de terre est très sensible au gel. Le zéro de végétation est compris entre 6 et 8°C. Les températures optimales de croissance des tubercules se situent aux alentours de 18°C le jour et 12°C la nuit. Une température du sol supérieure à 25°C est défavorable à la tubérisation.

Lumière: La croissance végétative de la pomme de terre est favorisée par la longueur du jour élevée (14 à 18h). Une photopériode inférieure à 12 h favorise la tubérisation. L’effet du jour long peut être atténué par les basses températures.

Exigences édaphiques
Structure et texture du sol

La plupart des sols conviennent à la culture de la pomme de terre à condition qu’ils soient bien drainés et pas trop pierreux. Les sols préférés sont ceux qui sont profonds, fertiles et meubles.

En général, la pomme de terre se développe mieux dans des sols à texture plus ou moins grossières (texture sablonneuse ou sablo-limoneuse) que dans des sols à texture fine et battante (texture argileuse ou argilo-limoneuse) qui empêchent tout grossissement de tubercule.

pH

Dans les sols légèrement acides (pH = 5,5 à 6), la pomme de terre peut donner de bons rendements. Une alcalinité excessive du sol peut causer le développement de la galle commune sur tubercule.

Salinité

La pomme de terre est relativement tolérante à la salinité par rapport aux autres cultures maraîchères. Cependant, un taux de salinité élevé peut bloquer l’absorption de l’eau par le système racinaire.

Lorsque la teneur en sel est élevée, le point de flétrissement est atteint rapidement. On peut réduire la salinité d’un sol en le lessivant avec une eau d’irrigation douce.

Techniques culturales de la pomme de terre

Préparation du sol

La préparation du sol consiste à assurer un bon contact entre le plant (ou tubercule) et le sol. La levée ainsi que le développement du système racinaire vont généralement tarder si le sol est mal préparé.

Le sol doit être préparé sur une profondeur d’au moins 25-30 cm. Une telle couche meuble favorise l’aération du sol, assure un bon développement racinaire et facilite le buttage.

La réalisation d’un bon lit de semis peut se faire de la façon suivante:

Labour moyen: 25 à 30 cm avec charrue.

• Épandage de la fumure organique et des engrais phospho-potassiques que l’on enfouie à l’aide d’un cover-crop croisé.

Confection des lignes ou billonnage: Ces travaux sont beaucoup plus faciles à réaliser dans un sol léger que dans un sol lourd. Dans un sol lourd les travaux du sol doivent se limiter à la couche supérieure suffisamment ressuyée. Une bonne préparation des dix premiers cm permet une bonne couverture du plant.

Fertilisation

Vu la durée du cycle végétatif très court (3 à 4 mois), la rapidité de croissance et le système racinaire qui n’est pas assez profond; la fertilisation demeure l’un des facteurs les plus importants pour une bonne production de pomme de terre.

Les éléments les plus importants pour la plante sont: N-P-K-Mg et Ca.

Pour une production de 25 tonnes de pomme de terre (tubercules + fanes), on exporte la quantité d’éléments suivante: N (160 kg/ha), P2O5 (45 kg/ha), K2O (275 kg/ha), MgO (50 kg/ha), CaO (70 kg/ha).

La pomme de terre est très exigeante en fumure organique, les besoins sont de l’ordre de 30 T/ha. Cependant, dans un sol pauvre en matière organique, cette dose peut être doublée. En effet, pour éviter les risques de carence, la fumure organique doit être complétée par la fumure minérale.

L’azote est un élément fondamental pour la croissance de la plante. Le maximum d’absorption a lieu au moment de développement maximum de feuilles (50 à 80 jours après plantation).

Lors de la plantation, l’azote peut être appliqué sous forme de sulfate d’ammoniaque, vu son assimilation progressive. Les formes nitrates, sont toujours fractionnées au cours de la culture vu leur solubilité rapide.

Le phosphore intervient dans les phénomènes de floraison, fructification et maturation d’où son action comme facteur de précocité et de rendement. Le phosphore est difficilement absorbé par la plante. Pour cela il doit être appliqué avant plantation et sous la forme la plus assimilable.

Le potassium est l’élément majeur pour la tubérisation. Il favorise le développement de la plante et augmente légèrement la résistance au froid. La carence en K cause des nécroses. La forme sulfate est plus préférable que la forme chlorure.

Dose et période d’application
Fumure de fond

Azote: 20 à 30 unités/ha soit 100 à 150 kg de sulfate d’ammoniaque à 21%.

P205: 150 unités/ha soit 850 kg de superphosphate à 18%

K20: 180 à 200 unités/ha soit 375 à 400 kg de sulfate de potasse à 48%.

Fumure de couverture

Azote: 100 unités/ha soit 300 kg d’ammonitrate à 33,5% fractionnés en trois périodes: Levée, 1er buttage et 2ème buttage.

Les doses préconisées ne sont que des moyennes et doivent être adaptées en fonction de la richesse du sol. Une analyse préalable du sol s’avère nécessaire afin d’évaluer le niveau de fertilité du sol. L’application d’une fertilisation foliaire peut être utile en cas d’une attaque de gel afin de favoriser la plante à reconstituer son feuillage.

Mode d’application

Les éléments P et K sont généralement appliqués lors de la préparation du lit de semences, vu leur migration très lente. Cet apport peut être réalisé par épandage mécanique ou manuel. L’azote doit être localisé au niveau des billons, tout en évitant le contact direct entre les plants et l’engrais.

Matériel végétal

Variétés

On classe les variétés selon leur type de culture: culture de primeurs ou culture de saison et arrière saison

Pour les primeurs, les principales variétés utilisées au Maroc sont: Nicola, Diamant, Roseval, Yesmina, Timate et Charlotte.

Les variétés les plus utilisées en saison et en arrière saison sont: Desirée, Spunta, Diamant, Lisetta et Kondor.

Classes

Pour chaque variété, le matériel végétal de multiplication est classé selon sa pureté variétale et son état sanitaire. On distingue:

Plants de pré-base: Il constitue les plants de famille de départ.

Plants de base: Classes super-élites et élites (SE, E) issues de plants de pré-base.

Plants certifiés: classes A et parfois B issues de plants de base (E).

La production de pomme de terre de consommation provient principalement du maté- riel variétal de classe A et/ou B. Le Maroc importe annuellement 35.000 T en moyen- ne de semences certifiées (classe A et B) et d’une petite quantité d’environ 1000 T de classe E destinée principalement à la production de semences certifiées nationales.

Calibres

Les tubercules sont classés selon les calibres suivants: 28 à 35 mm, 35 à 45 mm, 45 à 55 mm et >55 mm.

Plantation

Préparation des plants

La plantation de la pomme de terre ne peut avoir lieu qu’après la levée totale de la dormance. L’utilisation des plants non germés est suivie par un retard de l’émergence, donne des plants mono-tiges et par la suite un rendement faible.

La préparation des plants doit conduire à:

• une émergence uniforme et rapide;
• des plants poly-tiges;
• un rendement élevé.

Pour assurer une bonne préparation des plants, il est nécessaire de procéder au retrait du frigo 2 à 3 semaines avant la plantation. En cas où la germination a déjà démarrée, il faut éliminer le germe apical afin d’accélérer les germes latéraux. Après la sortie du frigo les plants doivent être déposés dans un local bien aéré et éclairé; ce a pour avantage d’obtenir des germes trapus, lignifiés, facile à manipuler au cours de la plantation.

Densité de plantation

La densité d’une culture de pomme de terre n’est autre que le nombre de tiges/m². Pour une bonne occupation du sol, 15-20 tiges /m² paraît optimal. Un plant de calibre 35-55 mm pré-germé produit approximativement 5 à 6 tiges principales. Généralement, on place 4 plants/m². Avec une distance de 70 cm entre lignes et 30 cm entre plants, on a besoin de 2000 à 2500 kg de semences par hectare.

Profondeur de la plantation

Pour obtenir une culture homogène, les tubercules doivent être plantés à une profondeur uniforme. La profondeur de plantation dépend du type de sol, des conditions climatiques et de l’âge physiologique des plants. La plantation superficielle (5 à 6 cm) est préférée dans un sol lourd et humide, où les tubercules mère risquent de s’épuiser avant que les germes puissent atteindre la surface du sol. Inversement, pour les sols à texture légère où les risques de dessèchement sont à craindre, une plantation profonde est conseillée (10 cm environ).

Les plants physiologiquement vieux sont relativement faible et s’épuisent rapidement. Il est préférable de les planter superficiellement dans un sol humide.

Irrigation

L’eau joue un rôle important dans la croissance de la plante en assurant les mécanismes suivants:

• Transport des éléments minéraux
• Transport des produits photosynthétiques
• Transpiration et régulation thermique au niveau des feuilles.

En comparaison avec les autres cultures maraîchères, la pomme de terre est très sensibles à la fois au déficit hydrique et à l’excès d’eau. Une courte durée de sécheresse peut affecter sérieusement la production. De même un excédant d’eau entraîne l’asphyxie des racines et la pourriture des tubercules. Une forte humidité favorise aussi le développement de mildiou. Des variations excessives de l’humidité du sol influence la qualité en provoquant la croissance secondaire des tubercules.

Dose d’irrigation

Les besoins hydriques de pomme de terre s’évaluent entre 400 et 600 mm selon les conditions climatiques, le type de sol et la longueur du cycle.

Fréquence d’irrigation

Au cours de la germination, la quantité d’eau nécessaire est faible. Le tubercule mère doit être entouré du sol humide, mais pas mouillé. De ce stade jusqu’à la formation des tubercules (60 à 90 jours) après plantation, l’irrigation doit être faite à un intervalle très court, 6 à 7 jours en sol léger et 12 à 15 jours en sol lourd. Pour tous les types de culture (primeurs ou saison) on arrête l’irrigation 10 à 20 jours avant la récolte.

Qualité de l’eau d’irrigation

La pomme de terre est relativement sensible à la présence des sels. L’irrigation par aspersion avec de l’eau contenant du sel peut brûler les feuilles. La présence de 4 g/l de sels totaux dans l’eau peut engendrer une réduction du rendement allant jusqu’à 50%.

Opération d’entretien
Buttage

Le buttage est défini comme étant l’opération qui consiste à ramener la terre, préalablement ameublie vers le billon pour former la butte. Cette opération consiste à:

• Couvrir les racines superficielles de la plante
• Couvrir les tubercules nouvellement formés qui verdissent en contact de la lumière
• Couvrir les engrais azotés et potassiques appliqués au cours de la culture.
• Prévenir la culture de la teigne.

Le 1er buttage se fait 2 à 3 semaines après levée. Les plants doivent être buttés de façon à être couverts au moins 10 cm de terre. Puis l’opération se répète chaque 2 à 3 semaines.

Binage

Pour une bonne production, la culture de pomme de terre demande une terre propre. L’opération consiste à prélever toutes les mauvaises herbes poussant entre les lignes avec la charrue et la sape entre les plants. Le 1er binage se fait 2 à 3 semaines après la levée, puis il est répété chaque fois qu’on irrigue. Il faut veiller à ne pas toucher le système racinaire et les tubercules nouvellement formés.

Maladies et parasites de la pomme de terre

Comme toutes les cultures, la pomme de terre est soumise à l’attaque de plusieurs maladies et ravageurs occasionnant parfois des dégâts importants.
Les principales maladies et ravageurs de la pomme de terre rencontrés au Maroc sont récapitulés comme suit:

Maladies cryptogamiques

• Mildiou (Phytophtora infestans)
• Alternariose (Alternaria solani)
• Rhizoctone noire (Rhizoctonia solani)
• Fusariose (Fusarium caeruleum)
• Verticilliose (Verticillium albo-atrum et Verticillium dahlia)

Maladies bactériennes

• Galle commune (Streptomyces scabies)
• Jambe noire (Erwnia carotovora)

Maladies virales

Au Maroc, les virus suivants ont été rapportés sur la pomme de terre.

• Virus Y (polyvirus) ou PVY
• Virus X (potexvirus) ou PVX
• Virus de l’enroulement ou PLRV
• Virus de la mosaïque de la luzerne AMV

Insectes et ravageurs

• Pucerons (Mysus persicae, Aulacortum solani, Macrosiphyum euphorbiae)
• Teigne (Photmea opercullila)
• Noctuelles(Spodoptera littoralis,Spodoptera exigna)

Nématodes

• Nématodes Gallicoles: (Meloidogyne spp.)

Désordres physiologiques

• Verdissement des tubercules
• Croissance secondaire
• Tubercules creux
• Craquelures
• Boulage

Les principaux symptômes et dégâts des maladies et ravageurs cités ci-dessus, ainsi que leurs moyens de lutte sont décrits dans le tableau ci-dessous (voir fichier PDF).

Récolte

Le cycle des variétés les plus cultivées au Maroc est de 3 à 4,5 mois environ. La maturité est indiquée par le jaunissement des feuilles inférieures, dessèchement des tiges et la fermeté de la peau de tubercule.

L’arrachage peut être précoce pour un but commercial ou pour la pomme de terre de semences avant que les maladies virales envahissent la culture. En culture moderne on pratique le défanage (dessèchement de la végétation). Cette opération peut être faite soit chimiquement, soit mécaniquement. Elle permet de limiter l’extension des maladies et facilite la récolte.

L’arrachage doit être fait par un temps sec et ne pas laisser les tubercules trop exposés au soleil afin d’éviter le développement des tâches noires et l’attaque par la teigne.

Conservation

Pour assurer une bonne conservation, seuls les tubercules non blessés sont à conserver. Puisque le tubercule est un fragment de tige vivante, il continue à vivre pendant la période de conservation. Afin de maintenir son processus de vie, il faut un bon contrôle de l’environnement; température et humidité relative. Ces facteurs varient selon la destination du produit.

Les conditions idéales de conservation sont les suivantes:

Température: 2 à 4°C pour la pomme de terre de semences, 4 à 8°C pour la pomme de terre de consommation. Une température supérieure à 8°C pour favoriser l’accumulation des sucres réducteurs, facteur responsable de la coloration brune de pommes frites.

Humidité relative: 90 à 95% tout en évitant l’accumulation de CO2 par ventilation.

Par Allal CHIBANE, Ingénieur Agronome, MADRPM/DPV

Valorisation des grains de céréales en élevage par les traitements technologiques

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Les traitements technologiques appliqués aux céréales sont d’une grande importance. Ils détruisent à priori l’enveloppe des grains qui constitue un vrai obstacle à l’action des agents digestifs. L’utilisation de l’énergie de l’orge entière est non efficiente, plus de 50% de la MS de l’orge est non digérée. Cette faible digestion souligne l’importance d’un traitement physique.

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Il existe différentes méthodes de traitement des grains de céréales dont quelques unes sont définies ci-après:

Traitements mécaniques

Ils sont considérés comme des méthodes traditionnelles de préparation des grains destinés à l’alimentation des ruminants (broyage, concassage, aplatissage). Les forces physiques employées visent à créer des fractures, des frottements et l’usure des grains. Le broyage consiste à broyer le grain sec à une grille à maille variable (1 à 8 mm de diamètre); la taille des particules est contrôlée par le flux des grains vers les marteaux, la vitesse du rotor et le diamètre des mailles.

L’aplatissage utilise des forces de pression (écrasement) et de frottement pour réduire la taille des graines. Ce procédé garde l’enveloppe intacte. Les grains passent entre deux rouleaux en rotation. La distance entre rouleaux est variable selon la taille des grains entiers; elle doit être légèrement inférieure à la taille des grains. Les rouleaux peuvent tourner à des vitesses différentielles.

Agglomération

Les grains sont passés dans un broyeur puis à travers une grille à trous de 3 mm. Les particules sont mises en contact avec la vapeur vive pendant quelques secondes jusqu’à élever la température des particules à 60 °C et l’humidité de 2 à 3 points. Elles sont ensuite agglomérées par une presse percée de trous cylindriques de 4,5 mm de diamètre. Les granulés passent sous un courant d’air froid pour atteindre la température ordinaire.

L’aplatissement à la vapeur

Durant 3 à 5 mn, le grain est soumis à l’action de la vapeur et de la pression atmosphérique; le grain est ensuite aplati entre deux rouleaux cannelés.

Le trempage

Les grains sont trempés dans l’eau pour permettre une pénétration d’eau entre les molécules d’amidon pour une période donnée. La durée du trempage est de 24 à 36 h pour amener l’humidité des grains à 20% MS environ (addition d’eau à raison de 10% du poids des grains). Les grains sont stockés dans sac pendant environ 24 h avant les présenter aux animaux.

L’aplatissement permet de préserver une taille des particules plus élevée alors que le broyage abouti à une proportion importante de particules fines. Lorsque cette proportion dépasse 25%, le risque des troubles digestifs est élevé.

Le choix d’un traitement doit tenir compte de son influence sur la composition de la céréale, l’efficacité de l’utilisation de la ration, sans oublier le coût énergétique du procédé.

Une ration contenant de l’orge grain entière serra consommée en plus grande quantité par les bovins qu’une ration contenant de l’orge grain broyée ou aplatie. Cependant, la ration à base d’orge entière permettra de moins bonnes vitesses de croissance et d’efficacités alimentaires.

Addition des substances tampons à des rations riches en orge grain

Un apport de concentré riche en glucides rapidement fermentescibles telle que l’orge s’accompagne d’une ingestion rapide et donc d’une réduction de la production de la salive, et d’une augmentation rapide la production des AGV. Tous ces facteurs participent à une altération des conditions physico-chimiques du rumen. L’incorporation de substances tampons telles que NaHCO3, Na2CO3, CaCO3 et MgO seuls ou en mélange peut limiter les risques d’acidose en maintenant le pH ruminal entre 6 et 7, plage correspondant aux conditions optimales pour l’activité microbienne. Leur effet est plus important pendant la période de transition. L’addition de ces substances améliore l’ingestibilité et la digestibilité de la MS. Elles diminuent l’effet dépressif du pH après l’ingestion des concentrés. Une ration à base d’orge additionnée de 1 à 3% d’une substance tampon permet d’améliorer les performances zootechniques des animaux n.

Effets des traitements physiques de l’orge sur sa valeur alimentaire pour les agneaux en croissance-engraissement

Les quatre rations testées (A, B, C et D) sont composées d’orge grain (65% de la ration totale), de foin de luzerne (20%), de tourteau de tournesol (13%) et d’un complément minéral et vitaminé (2%). Les rations ne diffèrent entre elles que par la forme de présentation du grain. Ainsi, les traitements appliqués sont le concassage, l’aplatissage et le mouillage respectivement pour les régimes B, C et D. Le régime A où l’orge est présentée sous sa forme entière sert de témoin.

Les résultats montrent que les traitements physiques de l’orge n’ont eu aucun effet sur les paramètres de consommation et d’abattage. Cependant, le gain de poids a été affecté par le régime. Les animaux ayant consommé le régime à base d’orge aplatie ont enregistré un gain de poids inférieur aux autres groupes (Tableau, (voir fichier PDF)).

Par ailleurs, les traitements physiques de l’orge grain (concassage, aplatissage et mouillage) n’ont aucun effet sur la digestibilité des régimes n.

Par Dr. Nacif RIHANI et Jamal-Eddine MAHMOUD, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Engraissement de Taurillons à base de rations contenant des teneurs élevées en orge

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Introduction

Le coût de production élevé de la viande bovine, à base de féverole et de sous produits classiques, commence à mettre en question les avantages de tels systèmes de production. Il devient donc nécessaire de valoriser les ressources alimentaires peu coûteuses.

Pendant les années pluvieuses, l’orge grain est produite en grande quantité au Maroc. A titre d’exemple, le Maroc a produit environ 38,3 millions de quintaux d’orge en 1995/96. Cependant, son utilisation dans l’engraissement de taurillons reste limitée, compte tenu du manque de recherche/développement relatif à cette céréale dans les conditions marocaines.

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Composition des céréales

Les céréales ont une composition chimique marquée par une proportion élevée en amidon (50 à 70%).

Plusieurs auteurs ont montré de grandes variations dans la composition des céréales selon un certain nombre de facteurs à savoir la nature de sol, le climat, les techniques culturales et ont surtout mis l’accent sur les variations des teneurs en protéines totales. D’une façon générale, les caryopses sont pauvres en matières azotées (10 à 13% MS). Les glucides des céréales, qui représentent 70 à 80% de la MS totale, sont constitués par une proportion élevée d’amidon. La fraction lipidique varie de 1,6 à 6,7% MS avec une valeur moyenne de 1,76 à 1,97% MS pour l’orge.

Valeur énergétique des céréales

La richesse des céréales en amidon leur confère une valeur énergétique élevée. Les tables de l’INRA-France indiquent les valeurs de 1,27 UFL/kg MS et 1,29 UFV/kg MS pour le maïs et de 1,12 UFL/kg MS et 1,11 UFV/kg MS pour l’orge.

Digestion de l’amidon des céréales

Avec les régimes riches en céréales, la digestion de l’amidon varie selon l’origine botanique, le niveau d’ingestion et la forme physique de la céréale. La digestibilité de l’orge varie entre 90 et 95% ce qui fait de l’orge une céréale à amidon rapidement fermentescible; et son amidon est quasi totalement digéré dans le rumen.

L’introduction d’une quantité importante de glucides facilement fermentescibles (amidon de l’orge) entraîne une orientation des fermentations du rumen qui se traduit par une importante production d’acide propionique. Le pH du rumen diminue lorsque les céréales sont distribuées en grande quantité.

Place de l’orge dans un régime pour l’engraissement

Les céréales constituent un aliment riche en énergie, favorable à l’engraissement. Elles sont utilisées pour substituer les fourrages qui ne permettent pas d’atteindre les gains de poids recherchés. L’incorporation de céréales dans une ration se traduit par une variation des quantités de fourrage ingérées. Une augmentation des quantités de fourrage ingérées a lieu quand le fourrage est de faible valeur nutritive; dans ce cas, la céréale complémente les fourrages et permet de mieux les valoriser. Au contraire, dans le cas de fourrage de bonne qualité, on assiste à une baisse des quantités de fourrage ingérées.

L’apport de l’orge comme concentré dans une ration d’engraissement est en faveur de l’adipogénèse des animaux. Grâce à cet aliment, les animaux réalisent des gains de poids élevés (>1000 g/j). Pour atteindre ces performances, la ration à base d’orge doit être complémentée en azote, en minéraux et en vitamines.

L’orge peut constituer jusqu’à la moitié de la ration d’engraissement sans qu’elle porte préjudice à l’animal. Cet aliment peut même être distribué à raison de 1 à 1,7% du poids vif de l’animal (à base de MS).

Méthodologie de l’étude expérimentale

Les régimes alimentaires

Trois rations ont été constituées (Tableau 1, (voir fichier PDF)). La première ration est composée de 40% d’orge grain, 40% de maïs grain, 11% de tourteau de tournesol, 6% de paille de blé, 2% d’un mélange minéral vitaminé et 1% de tampon ruminal (le sesquicarbonate de sodium naturel: Alkaten®). La deuxième et la troisième sont composées d’orge grain: 60 et 80%, du maïs grain: 20 et 0% respectivement. Les proportions des autres ingrédients sont identiques à la première ration.
Les animaux

Un total de 23 taurillons ont été utilisés pour la réalisation de l’essai. Ces animaux ont été achetés au souk. Ils pesaient en moyenne 330 kg au démarrage de l’essai. Ils ont été répartis en trois lots: 7, 8 et 8 taurillons pour la 1ère, la 2ème et les 3èmes rations respectivement.

Déroulement de l’essai

Dès la mise en lot des animaux, une période de transition de 15 jours a permis aux animaux de s’adapter aux régimes alimentaires expérimentaux. Durant cette période, la proportion du nouveau régime dans le total de la ration a augmenté progressivement dans les 15 premiers jours de l’expérimentation. Cette période d’accoutumance a permis également d’effectuer les traitements antiparasitaires par voie sous cutanée à l’aide d’Ivomec® (Ivermectine). Les rations ont été distribuées en deux repas par jour. L’eau et les blocs de chlorure de sodium ont été disponibles à volonté.

Contrôles effectués

Contrôles de consommation: les consommations ont été contrôlées individuellement. Les refus ont été redistribués avec la ration du jour suivant.

Contrôles de croissance: les animaux ont été pesés deux jours consécutifs au début de la période expérimentale. Ils ont été pesés tous les 28 jours et avant leur départ à l’abattoir.

Caractéristiques des carcasses: de nombreux contrôles (pesés et mensurations) ont été effectués sur les carcasses et les éléments du 5ème quartier.

Analyses chimiques des aliments

Les teneurs en MS, en MAT, en cendres totales et en fibres (NDF, ADF et ADL) ont été déterminés sur les échantillons.

Coût alimentaire

Le coût alimentaire du kg de poids vif a été calculé sur la base des prix moyens des aliments enregistrés sur le marché durant la période de l’essai.

Résultats obtenus
Gain de poids vif

Les gains moyens quotidiens réalisés par les animaux recevant les régimes à 40, 60 et 80% d’orge sont en moyenne de 1,13; 1,15 et 1,23 kg/j (tableau 2, (voir fichier PDF)).

L’évolution des GMQ durant les essais ne montre pas de différence apparente entre régimes. Pour chaque régime, le GMQ oscille autour de la valeur moyenne de 1150 g/j.

Ingestion

Les quantités ingérées par les animaux recevant les régimes 40, 60 et 80% d’orge sont respectivement 7,18; 8,60 et 8,30 kg MS/j, soit 1,91; 2,32 et 2,25 kg MS /100 kg PV respectivement (tableau 2, (voir fichier PDF)).

Efficacité alimentaire

Le régime s’est avéré sans effet significatif sur l’efficacité alimentaire. Les valeurs moyennes trouvées sont 6,38; 7,58 et 6,96 kg MS soit 2,55; 4,55 et 5,57 kg MS sous forme d’orge /kg de gain respectivement pour les régimes 40; 60 et 80% d’orge (tableau 2, (voir fichier PDF)). Les indices de consommation trouvés ont tendance à être plus élevés avec le régime à 60% d’orge.

Rendement en carcasses

Les animaux ont produit des carcasses chaudes pesant en moyenne 212, 215 et 232 kg ce qui correspond à des rendements vrais de 61,8; 63,7 et 62,7% respectivement pour les lots à 40, 60 et 80% d’orge (tableau 3, (voir fichier PDF)). Les rendements ont été légèrement plus élevés avec le lot à 60% d’orge (63,7 contre 61,8 et 62,7) qu’avec les deux autres lots (tableau 3, (voir fichier PDF)). Cependant, l’analyse de la variance montrent que l’effet du régime n’est pas significatif.

5ème quartier

Les éléments composant le 5ème quartier (le poids du gras mésentérique, celui des réservoirs gastriques et celui du foie) ne sont pas affectés de façon significative par le régime.

Composition des carcasses

L’appréciation de la composition des carcasses a été faite à travers quelques indicateurs de l’importance des différents tissus. L’état d’engraissement des taurillons a été jugé par l’importance du gras mésentérique et le jugement visuel du gras pelvien, gras du cœur et gras de rognon (KPH).

Les résultats montrent que l’augmentation de la proportion d’orge dans la ration engendre une déposition plus importante de gras de couverture. Par contre, les autres types de gras (KPH, gras mésentérique) ne sont pas affectés par la nature de la céréale (tab. 4).

L’importance du tissu osseux a été jugée par le poids des quatre pattes, le tour du canon, la longueur de la carcasse et la longueur de la cuisse. Aucun de ces paramètres n’a été affecté significativement par le régime. La valeur moyenne enregistrée pour le poids des quatre pattes est de 7,8 kg et le tour de canon est de 20,1 cm.

Le développement du tissu musculaire a été apprécié à partir des indicateurs figurant dans le tableau 5 (voir fichier PDF). Il en découle que le développement musculaire n’est pas altéré par la proportion d’orge dans la ration.

Le coût alimentaire

Les résultats économiques concernant le coût alimentaire du kg de poids vif produit sont donnés dans le tableau 6 (voir fichier PDF).

Il est toutefois nécessaire de rappeler que les cours de céréales enregistrés pendant la période de l’essai se sont traduits par une hausse du prix de l’orge (2,10 dh/kg) et une baisse de ceux du maïs (1,95 dh/kg). De telle conjoncture n’est pas toujours le cas surtout que le maïs connaît une forte demande auprès des fabricants des aliments de volaille. Cette situation engendrerait dans la plupart des cas une hausse du prix du maïs par rapport à celui de l’orge. C’est pourquoi les rations à forte proportion d’orge deviendraient plus économiques étant donné que les performances zootechniques sont les similaires.

Conclusion générale et recommandations

Le coût élevé des systèmes d’engraissement des bovins à base de féverole et de sous produits classiques commence à mettre en question les avantages techniques de ces systèmes. Une valorisation des ressources nationales qui pourrait être économiquement intéressantes constitue une alternative à ces systèmes. Dans cette optique, le bon sens dicte la valorisation des aliments les plus disponibles à l’échelle nationale et qui permettent des performances zootechniques satisfaisantes et à moindre coût.

Dans ce sens, deux types d’aliments peuvent gouverner les systèmes alternatifs d’engraissement:

  • Les sous produits conventionnels (ex: mélasse) ou non conventionnels (ex: fiente de volaille)
  • Une substitution partielle ou totale du maïs grain ou autres concentrés par l’orge grain.

Ce travail a été réalisé pour répondre à la deuxième alternative.

A l’issu des deux essais réalisés, il s’est avéré que l’orge grain peut être très bien utilisée par les bovins à l’engraissement. Les deux rations à forte proportion d’orge (60 et 80% MS) semblent permettre des vitesses de croissance équivalentes à celles obtenues avec la ration moitié maïs moitié orge (40% MS pour chaque céréale). Les GMQ réalisés sont de 1,13; 1,15 et 1,23 kg/j respectivement. Les trois rations ont été consommées en quantités égales. Il s’en suit une efficacité d’utilisation des deux céréales comparable: 6,38; 7,57 et 6,96 kg MS/kg de gain pour les rations à 40, 60 et à 80% d’orge respectivement.

Concernant les carcasses produites, aucun effet significatif n’est trouvé sur les rendements. A part le gras de couverture qui a été plus abondant chez les animaux recevant de grandes quantités d’orge, l’état d’engraissement des carcasses est similaire entre lots sans qu’il soit excessif.

Du fait des prix élevés de l’orge (prix supérieur à celui du maïs) lors de l’accomplissement du présent essai, il s’est alors avéré que les rations les plus riches en orge engendrent les coûts alimentaires les plus élevés (statistiquement, la différence entre lots concernant les coûts alimentaires est non significative). Cependant, du fait que les performances des animaux sont similaires quelque soit le ratio orge: maïs étudié, l’éleveur sera recommandé d’introduire la céréale la moins chère.

En définitive, les résultats obtenus mettent bien en évidence et confirment l’intérêt qu’on doit porter à l’orge pour la finition des bovins surtout que l’intérêt économique est évident, du moins quand la production nationale d’orge est importante suite à une année pluvieuse et quand il s’agit aussi de substituer un ingrédient importé en devises (maïs).

Nous adoptons ces conclusions sous réserve d’une bonne maîtrise des conditions développées ci-après:

• L’introduction de l’orge dans une ration doit se faire progressivement. Une période d’adaptation de 15 jours est recommandée. Une telle recommandation est générale quelle que soit la ration à introduire; mais son importance est plus particulière dans le cas de l’utilisation de l’orge grain comme principale source d’énergie dans la ration;

• L’addition d’une substance tampon pour améliorer l’environnement ruminal et par la suite favoriser les phénomènes digestifs. Du fait que l’utilisation d’additifs alimentaires par l’éleveur marocain n’est pas encore développée, il serait alors convenable de distribuer la ration en deux ou trois prises par jour pour alléger la charge des sucres rapidement fermentescibles dans le rumen et stabiliser son environnement. Néanmoins, il est recommandé d’établir une stratégie d’utilisation des additifs (tampons, rumensin) dans les élevages d’embouche performants en vue d’améliorer les performances d’engraissement (amélioration de l’efficacité alimentaire de l’ordre de 10%);

• Equilibrer la ration en matières azotées et apporter suffisamment de grossier (10 à 12% MS au minimum).

En effet, il s’est avéré lors de cette étude que quelques taurillons ont cherché à consommer la paille avoisinant les mangeoires. Ceci est probablement dû au faible pourcentage de paille dans les rations utilisées (6% MS). Cette proportion de paille a été adoptée pour nous permettre d’introduire une grande proportion de céréales grains (orge et maïs), le tourteau, le CMV et le tampon. Les 4 ou 6% de paille à ajouter seraient à défalquer du pourcentage de céréale.

• Quant à la source protéique, elle peut être le tourteau (de tournesol ou autre), la féverole, etc., selon leur prix sur le marché. La quantité à introduire doit permettre d’obtenir une ration qui contient au moins 13% de MAT.

• Par ailleurs, il est aussi connu que l’éleveur marocain n’apporte pas de complémentation minérale. Pour le cas de rations riches en orge, il est conseillé d’apporter beaucoup plus un supplément de calcium pour limiter les risques de calculs urinaires, possibles quand les rations sont riches en céréales (les céréales étant riches en phosphore). Dans les conditions marocaines, l’utilisation de la poudre d’os serait l’une des sources de calcium les moins chères.

• Au terme de cette étude, il est apparu, du point de vue technique et économique, que l’incorporation de l’orge, de 40 à 80% de la ration, permet aux taurillons de réaliser des performances zootechniques satisfaisantes et similaires. La qualité de la viande n’est en général pas altérée. Le choix d’adopter un système alimentaire riche ou pauvre en orge ne doit être gouverné que par des raisons de disponibilité et de prix de cette céréale sur le marché.

Par Dr. Abdelilah ARABA et Boujemaâ IFKIRNE, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Problématique de gestion de la matière organique des sols des périmètres irrigués

Introduction

L’intensification de la mise en valeur agricole des sols, en zones irriguées, est accompagnée d’une fertilisation minérale excessive et d’une mauvaise gestion de la matière organique et des résidus de récolte.

Au Maroc, depuis 1985, en raison des avantages fiscaux accordés aux agriculteurs, cette intensification s’est fortement accentuée et a généré une détérioration de la qualité des sols et des eaux souterraines. Les processus de dégradation les plus exprimés résident dans la salinisation des terres, la réduction du drainage, en raison de la compaction des sols, et la pollution nitrique des nappes, suite à l’emploi de doses abusives de produits agrochimiques. Ces problèmes peuvent significativement limiter, à terme, la durabilité de la production.

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Malgré les efforts significatifs déployés dans le but d’attirer l’attention des producteurs sur les graves conséquences de pratiques mal raisonnées, on constate des détériorations qui risquent de devenir irréversibles.

A côté de ces fléaux, vient s’ajouter un problème crucial qui se perçoit difficilement à l’échelle d’une génération et qui se traduit par une perte importante du patrimoine humique du sol. Ce phénomène amplifie les autres processus de détérioration de la qualité des sols. En effet, en plus de la dégradation de la fertilité chimique, la structure du sol est aussi menacée et par conséquent toutes les propriétés qui lui sont liées.

Si on considère un taux moyen de matière organique des sols marocains de 1.3 % pour la superficie cultivable, qui est d’environ 9 millions d’hectares, le patrimoine humique global à gérer est d’environ 351 millions de tonnes sur une couche de sol de 20 cm. Ce patrimoine non extensible, est sujet à des pertes importantes dues à la mauvaise gestion des résidus de récolte, à la mise en cultures des terrains de parcours, au phénomène d’érosion et à d’autres pratiques non rationnelles.

Dans les périmètres irrigués, la restitution des résidus de récolte au sol est presque nulle, particulièrement durant les années de sécheresse où les feuilles et les collets de betterave par exemple sont exportés des parcelles pour l’alimentation du bétail. De là, résulte une chute appréciable de matière organique du sol. Ces déperditions sont amplifiées par le processus de minéralisation assez intense, compte tenues des conditions hydriques et thermiques favorables pour la microflore minéralisatrice dans ces régions. Ces phénomènes, tributaires aussi bien à une mauvaise gestion des résidus qu’aux conditions écologiques favorables à la minéralisation de la matière organique, concourent à un déséquilibre du bilan global de la matière organique.

L’objet de cette note consiste à faire un constat sur la gestion de la matière organique des sols sur la base de diagnostics et travaux de recherche antérieurs.

Intensification agricole et évolution de la matière organique

Notion de type de sol et évolution de la matière organique

Le dépouillement des données d’analyses de diagnostic de la fertilité des sols dans le périmètre irrigué des Doukkala a permis de faire ressortir la tendance d’évolution de la matière organique dans les principaux types de sols (tableau 1) (voir fichier PDF) .

La perte moyenne décadaire (10 ans) à travers les quatre principaux types de sols varie de 18,1 à 32,6 %. Les pertes se sont avérées plus élevées dans les sols sableux et dans les sols peu évolués. Ceci peut être expliqué par la faible fraction d’argile qui est susceptible de garantir une protection relative de la matière organique par les associations entre les colloïdes minéraux argileux et les colloïdes humiques. Les faibles taux de déperdition sont observés pour les sols argileux.

Les taux annuels de perte de matière organique par minéralisation varient de 1,9 à 3,3 %. Ces deux valeurs peuvent être assimilées à des taux de destruction de l’humus ou aux coefficients de minéralisation annuelle. Ils permettent d’estimer, sur la base des équations de bilan de l’humus, les quantités annuelles en matière organique fraîche qui auraient été apportées ou restituées au sol pour éviter les déperditions observées. Ces coefficients peuvent également être utilisés dans des modèles de simulation de l’évolution de la matière organique.

Compostage et Valorisation du Compost: Pratiques d’une agriculture durable

La présente entrevue a été réalisée avec Dr. B. SOUDI, Professeur à l’IAV Hassan II. Elle a pour objectif de faire connaître le compostage et les possibilités de valorisation du compost. Des aspects spécifiques aux conditions marocaines sont également abordés.

Qu’est ce que le compostage ?

Le compostage consiste en une décomposition ou une biodégradation de diverses matières organiques (fumiers, déchets verts agricoles, déchets domestiques, déchets agro-industriels, etc…). Les procédés de compostage sont extrêmement variables; depuis des méthodes simples qui consisteront à la mise en tas de matières organiques fraîches et leur retournement périodique jusqu’aux procédés technologiquement sophistiqués de type « compostage robotisé » en passant par le vermi-compostage où les vers de terre sont utilisés comme premiers décomposeurs de la matière organique fraîche.

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Qu’en est-il des processus mis en jeu ?

Les processus biochimiques mis en jeu sont ceux qui régissent la biodégradation de la matière organique fraîche. Ils demeurent les mêmes quelque soit le procédé adopté. Les différences résident dans la vitesse de déroulement du processus, le mode d’aération, naturelle ou forcée, et la présentation du produit final.

Sur quelle base peut-on opter pour l’un ou l’autre des procédés ?

Le choix de l’un ou l’autre des procédés doit se faire sur la base d’une étude de faisabilité tenant compte de la nature et de la disponibilité des matières premières, des destinations des produits et des différentes filières de valorisation du compost. D’autres variantes sont aussi à considérer: utilisation individuelle au niveau de l’exploitation, compostage collectif par des groupements d’agriculteurs, commercialisation du produit par une unité industrielle etc…De là, on déduit que malgré l’universalité des processus biochimiques mis en jeu, il n’y a pas de recette standard de compostage.

Il semble que le compostage est une ancienne pratique …

C’est exact, le compostage ne date pas d’hier, il fut pratiqué depuis des siècles par les exploitants et les jardiniers de différentes régions du monde. Les chinois sont les premiers à instaurer la pratique de restitution des résidus de récolte et des déchets humains aux sols des deltas des fleuves. Les nouveautés qui ont survenu longtemps après dans le monde occidental résidaient dans la compréhension des réactions mises en jeu et le traitement en continu et à grande échelle des déchets.

En gros, à quoi sert le compost ?

Le compost joue deux rôles majeurs: un rôle alimentaire qui réside dans la fourniture progressive des éléments nutritifs aux plantes cultivées et le renforcement de l’efficacité des engrais minéraux apportés, et un rôle d’amélioration des propriétés physiques des sols (rétention en eau, structure). Il est clair que la disponibilité de certains éléments nutritifs diminue au cours du compostage mais cette diminution est compensée par les autres avantages offerts par le compost.

Quelle est la différence entre le compost et le fumier ?

L’utilisation du compost comme produit d’amendement présente plusieurs avantages par rapport à l’incorporation du fumier frais ou d’autres résidus organiques non décomposés. En effet, le fumier par exemple véhicule les graines de plantes adventices et les germes phytpathogènes. Le transfert de fumier d’une région à l’autre du Maroc devient non pas seulement un facteur de transfert inter-régions de la fertilité des sols mais également un moyen de transport de graines de mauvaises herbes (dont récemment la morelle jaune) et des nématodes dans les régions maraîchères et pourquoi pas le fusarium responsable du Bayoud du palmier dattier, surtout que l’application du fumier dans les oasis marocains est une pratique courante visant l’atténuation des effets néfastes de la sodicité des sols. Ces problèmes sont entièrement éradiqués par le processus de compostage durant la phase thermophile. Des recherches récentes montrent que l’incorporation du compost aux sols permet, par le développement de saprophytes compétitifs, d’inhiber certains germes phytopathogènes.

En plus de ces avantages, le compostage permet de réduire le volume des déchets d’environ 45 à 50 %, ce qui rend son application et son transport plus commodes et moins coûteux.

On parle beaucoup de pertes de matière organique des sols, peut-on utiliser le compost comme produit de redressement ?

Permettez-moi de faire un petit constat sur ce problème crucial qui n’est pas bien perçu à l’échelle d’une ou deux générations. En effet, le patrimoine humique des sols est non extensible et demeure plutôt sujet à des pertes colossales à cause de la mauvaise gestion des résidus de récolte, de la mise en culture de terrains de parcours, du phénomène d’érosion et d’autres pratiques non rationnelles.

Ce phénomène est assez bien exprimé dans les périmètres irrigués où la restitution des résidus de récolte au sol est presque nulle. Ajoutons à cela que ces déperditions sont amplifiées par le processus de minéralisation assez intense, compte tenues des conditions hydriques et thermiques favorables pour la microflore minéralisatrice dans ces régions. A titre d’illustration, le dépouillement des données d’analyses de diagnostic de la fertilité des sols dans le périmètre irrigué des Doukkala a permis de montrer que les taux de perte après dix années varient à travers les quatre principaux types de sols de la région de 18 à 33 %. Pour revenir  à votre question, je peux dire qu’il est évident que l’utilisation du compost est un bon remède de réhabilitation de ces sols.

Quelles sont les autres possibilités de valorisation du compost ?

En plus de l’utilisation du compost comme produit d’amendement organique des sols, il peut être aussi valorisé pour la fabrication des substrats de cultures et les pots de pépinières de plantes ornementales et forestières. En effet, les volumes de substrats importées, surtout dans le domaine horticole, sont très importants alors qu’on dispose de toutes les matières premières requises (roches volcaniques, pouzzolanes, compost, …) pour la fabrication de substrats au niveau local.

Le secteur d’agriculture biologique, appelé à être développé, demeure également un excellent champ de valorisation du compost. En effet, contrairement à l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique ou « Organic Farming » est non utilisatrice des produits agro-chimiques (engrais et pesticides). Pour ce cas précis, des additifs de matières premières riches en azote s’avéreront nécessaires étant donné que le compostage stabilise les composés azotés et ne permet qu’une libération progressive. La maturation du compost ne doit pas être poussée dans ce type d’usage.

Quelles sont les matières compostables ?

La liste est large; on peut énumérer plus de cent matières premières et ingrédients susceptibles d’être compostés individuellement ou en mélanges. Toutes les matières d’origines végétale et animale, ainsi que tous les déchets fermentescibles, sont compostables. Toutefois, un certain nombre de paramètres de la matière première et/ou du mélange de deux ou plusieurs ingrédients sont importants à considérer pour le démarrage et le bon déroulement du processus de compostage. La richesse du compost produit dépend de la nature et des proportions des différents ingrédients. Il convient de souligner qu’au Maroc, on dispose d’une panoplie de matières compostables (fumiers, déchets verts agricoles générées par les cultures sous serre, et d’autres produits de grande valeur pour le compostage). A ce niveau, il est utile de souligner que des quantités importantes de déchets verts agricoles sont produites par les cultures sous serre.

A titre d’illustration, un hectare de bananier sous serre produit environ 40 à 60 tonnes de bananes et 75 tonnes de déchets riches en fibres. Les autres cultures maraîchères génèrent une masse de déchets équivalente à 30 % de la production. En ce qui concerne le fumier, les quantités produites annuellement au Maroc sont estimées à 13 millions de tonnes. Une étude en cours fait le point sur les principales matières compostables au Maroc et leur localisation géographique.

Comment peut-on contrôler le processus de compostage ?

Le compostage est un processus biochimique de biodégradation des matières organiques sous l’action d’une série de micro-organismes décomposeurs dont l’activité dépend d’un certain nombre de paramètres à maîtriser: température résultante de l’oxydation des substrats carbonés, humidité, taux d’oxygène lacunaire et pH. Le contrôle du processus de compostage ou monitoring du compostage revient à contrôler et à suivre ces paramètres dans le but d’assurer un bon déroulement du processus. Il existe un matériel portable spécifique qui permet de réaliser ce suivi.

Qu’est que la maturité d’un compost ?

Un compost mûr est un compost biochimiquement stabilisé et riche en substances humiques. Un degré de maturité élevé est atteint après un certain temps plus ou moins long (2 à 4 mois). En effet, même si on adopte des procédés permettant de gagner le temps au niveau des premières phases de compostage, la maturation est un processus long sur lequel on peut difficilement agir. Toutefois, le degré de maturité à atteindre dépend étroitement de l’objectif d’utilisation du compost. On peut même juger très avantageux un compost semi-fini ou de degré de maturité moindre pour certains types d’utilisation.

Quelle est la particularité du compost de déchets ménagers ?

Comme vous l’avez bien dit, le compost des déchets ménagers est un compost particulier. Mais avant de répondre à la question permettez-moi de souligner quelques aspects importants concernant les déchets ménagers au Maroc.

La production annuelle de déchets ménagers au Maroc dépasse aujourd’hui les 6 millions de tonnes et s’accroît à un taux élevé. Contrairement aux déchets des pays industrialisés, les déchets ménagers au Maroc se prêtent parfaitement au compostage grâce à la proportion importante (65 à 80 %) des matières fermentescibles. Les matières organiques représentent en moyenne 65 % mais peuvent atteindre 80 % dans les communes rurales et périurbaines. Le papier, occupant une proportion moyenne de 20 %, est aussi une excellente matière première pour le compostage grâce à son rôle en tant qu’agent structural et à sa teneur en carbone. Aussi, l’humidité élevée de ces déchets ne justifie pas le choix de la filière d’incinération. Ainsi, la filière de compostage permettra de réinsérer dans le sol des milliers de tonnes de matière organique avec une proportion significative de substances humiques. N’est-il donc pas aberrant de vouloir dans la majorité des cas opter pour la décharge ou l’incinération ?

Pour revenir à votre question, je peux dire que le processus de bioconversion des déchets ménagers demeure similaire à toutes les autres matières biodégradables. Aussi, les avantages du compost déchets ménagers restent comparables à ceux des autres composts. Toutefois, le compost des déchets ménagers urbains présente quelques risques liés aux teneurs en métaux lourds. Ainsi, pour éviter l’accumulation de certains métaux lourds notamment le Plomb, le Cuivre, le Zinc et le Cadmium dans les sols et leur passage dans les chaînes trophiques, l’utilisation de ce compost exige des précautions particulières. Toutefois, dans certaines communes rurales ou périurbaines, où la proportion de matières fermentescible est élevée, on peut obtenir un compost à faibles teneurs en métaux lourds, surtout lorsqu’on maîtrise les opérations de tri à la source. Pour ce cas, l’addition de certains agents structuraux s’avérera nécessaire.

Y a-t-il des normes de qualité du compost ?

Si vous voulez parler de normes universelles de qualité, ils existent. L’application de ces normes et leur adaptation au contexte local font défaut. Le compost se caractérise des critères et normes de qualité qui concernent un certain nombre de paramètres: C/N, humidité, porosité, granulométrie, teneur en éléments nutritifs, teneur en substances humiques, teneur en substances nocives (sels, agents pathogènes, métaux lourds) …etc.

L’adoption de ces normes obligerait les fabricants à mettre sur le marché des produits bien libellés et répondant aux directives requises. En effet, les composts actuellement commercialisés ne sont pas jugés sur la base de ces directives et ne présentent pas une constance dans leur composition et leurs caractéristiques physiques. Aussi, les notices qui leur sont associées présentent quelques anomalies: (i) la liste des paramètres analysés et l’expression des unités ne sont pas standards, (ii) la signification attribuée aux paramètres analysés est souvent aberrante et (iii) les méthodes d’analyses sont différentes; la plupart des laboratoires adoptent les mêmes méthodes d’analyse et les mêmes interprétations des teneurs en éléments nutritifs que celles utilisées pour les sols. La nécessité d’une mise au point de ces aspects et l’instauration de directives de qualité se justifie encore davantage lorsqu’il s’agit de compost de déchets ménagers. Beaucoup reste à faire dans ce domaine.

Propos recueillis par Prof. Ahmed Bamouh

Principales règles pour un compostage dans une exploitation agricole

La première chose à faire, c’est de trouver un bout de terrain bien plat. C’est là que vous mettez votre tas de compost. Peut être voudrez-vous bâtir une plate-forme surélevée, qui laisse l’air circuler sous le tas de compost. Faites en sorte que le tas de compost soit aussi près que possible de votre champ. Il doit aussi se trouver près d’une source d’eau (25 mètres). L’aire de compostage doit être imperméabilisée pour éviter que les lixiviats (lorsque le tas n’est pas sous abri) s’infiltrent dans le sol. Le plastique des serres peut être réutilisé pour couvrir l’aire de compostage. Une légère pente permettant de récupérer les lixiviats par un système simple de drainage est aussi recommandée.

En ce qui concerne les matières premières à mettre en tas on a besoin de deux sortes de matières pour faire le tas: celles qui contiennent beaucoup de carbone, et celles qui contiennent beaucoup d’azote. Les matières riches en carbone sont les tiges de maïs et d’autres céréales, la paille ou tout simplement un fumier pailleux. Les matières riches en carbones sont généralement brunes et sèches (les feuilles vertes ou l’herbe, les déchets des légumes et le fumier). Les matières riches en azote sont généralement vertes et humides. Rappelez-vous cependant que le fumier non pailleux est une matière riche en azote. Vous devrez utiliser deux à trois fois plus de matières riches en carbone que de matières riches en azote dans votre tas de compost. Amenez toutes les matières que vous trouverez et pour accélérer la fabrication du compost, hachez-les en petits morceaux à l’aide d’une machette ou d’une hache, et mélanger tout cela complètement. Il est clair que le procédé peut être mécanisé si les quantités de matières premières à composter sont importantes. Ce cas peut être également avantageux pour un compostage collectif intéressant un groupement d’agriculteurs ou d’éleveurs.

Maintenant vous pouvez faire votre tas de compost. Empilez les matières mélangées jusqu’à obtenir un tas d’un mètre et demi de haut. La hauteur du tas et importante. Si le tas fait moins d’un mètre et demi de haut, il faudra plus de temps pour faire du compost. Le tas doit avoir environ un mètre et demi de largeur. La longueur dépendra de la masse à composter. Une longueur minimale de 1 mètre et demi est requise. C’est mieux de ramasser assez de matières pour faire le tas en une seule fois. Si vous faites le tas petit à petit, les germes de maladies et les insectes ne mourront pas, et vous devrez attendre beaucoup plus longtemps avant que le compost soit prêt.

Une fois que le tas est fait, vérifiez s’il y a assez d’eau à l’intérieur. Les matières doivent être aussi humides que des éponges dont on a essoré l’eau. Si vous pressez une poignée de compost sans être capable d’en tirer même une goutte, c’est qu’il est trop sec. Ajoutez assez d’eau pour que tout ce que contient le tas soit humide. Puis couvrez le tas avec des feuilles de bananier, d’agrumes ou autres matières similaires et laissez se reposer quelques jours. La couverture des tas par des matières ne permettant pas l’échange gazeux est à éviter (plastique).

Votre tas de compost a besoin aussi d’air. Les micro-organismes, ces minuscules créatures trop petites pour être vues à l’oeil nu, décomposent les matières organiques fraîches, les réduisant en morceaux de plus en plus petits. Ces microbes ont besoin d’air. Vous pouvez maintenir la circulation de l’air à travers le tas si vous le faites sur une plate-forme surélevée. Ou encore si vous pouvez retourner le compost 3 ou 4 fois durant les 4 premières semaines après la mise en tas. Le tas de compost doit toujours être humide mais pas trop humide pour éviter de créer des zones déficientes en oxygène.

Les microbes ont aussi besoin d’eau. Ajoutez de l’eau chaque fois que votre tas se dessèche. Cependant, si les microbes ont trop d’eau, elles vont se noyer et vous n’aurez plus qu’un tas qui sent mauvais. C’est l’autre raison pour laquelle il faut couvrir le tas, mais n’utilisez pas de plastique parce que les microbes doivent aussi respirer.

Le tas de compost est quelque chose qui vit et qui est constitué de millions de microbes. Ces microbes rendent l’opération plus rapide lorsqu’il y a un mélange de matières riches en carbone et en azote dans le tas. Lorsque les microbes deviennent actifs, ils créent de la chaleur. Cette chaleur tue les agents pathogènes et les insectes nuisibles dans le tas. Elle dénature également les graines de plantes adventices.

Vous saurez que votre compost est près lorsqu’il sera brun foncé ou noir et qu’il s’émiettera facilement. Vous ne reconnaîtrez plus les matières premières qui se trouvaient dans le tas. Et le tas sera beaucoup plus petit que lorsque vous l’aurez bâti. Quand vous verrez ces signes, c’est que votre compost est prêt à l’usage. En plus de ces observations basées sur la couleur, le toucher et la texture, d’autres analyses de paramètres de qualité du compost peuvent être effectuées dans les laboratoires spécialisés.

Quand votre compost sera prêt, vous pouvez le mélanger aux 15 premiers centimètres de votre sol. Des applications localisées du compost en ligne de cultures sont également recommandées.

Réseau de Radio Rurale des Pays en Développement, Canada, Mars 1998

Valorisation des Orges en Aviculture

Introduction

La culture de l’orge domine la production céréalière nationale. Elle occupe plus de 40% de superficie emblavée en céréales, et assure environ 45% de la production de céréales, soit plus de 2 millions de tonnes annuellement.

Les céréales employées dans l’alimentation de la volaille sont souvent limitées au maïs, au sorgho et dans une moindre mesure à l’orge alors qu’elle est susceptible de fournir la plupart des éléments nutritifs nécessaires à la croissance du poulet de chair et à la production d’œufs. Ayant un taux de protéines plus élevé que celui du maïs et commercialisée à un prix souvent inférieur, l’orge a un intérêt certain en aviculture.

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Les orges étaient pratiquement écartées de la formulation des aliments locaux destinés à l’aviculture en raison de leur faible valeur énergétique, de leur taux élevé en fibres et de la présence d’éventuels facteurs antinutritionnels. A l’opposé, d’autres pays tels l’Espagne et les pays Scandinaves incorporent l’orge dans les aliments de volaille en substitution quasi totale du maïs importé moyennant l’addition de matières grasses, de complexes enzymatiques et de pigments colorants dans certaines productions.

Les aliments de volaille ayant des taux d’incorporation d’orge élevés (supérieurs à 15-25%) donnent parfois lieu à une réduction des performances pondérales et à la production de fientes visqueuses entraînant une humidification accrue des litières.

Composition chimique de l’orge

Les glucides représentent environ 80% de la matière sèche des graines et sont constitués essentiellement d’amidon localisé au niveau du caryopse. Il constitue la principale source d’énergie dans les grains d’orge (Tableau 1, voir fichier PDF).

La cellulose est principalement concentrée dans les glumelles (50 à 60%), les enveloppes du grain et les parois cellulaires de la couche d’aleurone. Elle représente 5 à 8% en moyenne de la matière sèche. Sa teneur est relativement élevée chez les orges locales.

L’orge a une teneur en matières grasses moins élevée que celle du maïs, du sorgho ou de l’avoine. Les teneurs moyennes observées varient de 1,5 à 2,5%. Sa teneur en acide linoléique est nettement inférieure à celle du maïs et à celle d’autres céréales. Un apport complémentaire de cet acide gras essentiel dans les aliments à base d’orge est parfois recommandé. De plus l’absence de pigments colorants en quantité suffisante dans l’orge peut être corrigée par l’emploi de matières premières riches en ces constituants ou l’addition de produits synthétiques.

L’orge demeure une céréale relativement pauvre en protéines par rapport au blé ou au triticale mais sa teneur reste supérieure à celle du maïs. La teneur en protéines est influencée par la variété, et son mode de culture. Les protéines de l’orge présentent un profil en acides aminés mieux adapté aux besoins des animaux que celui du maïs ou du blé.

Les teneurs en calcium et en sodium sont légèrement supérieures à celles du maïs. L’orge demeure une céréale relativement pauvre en ces éléments.

Fiche Technique: Tomate sous serre

La culture de tomate de primeurs, produit leader à l’exportation, a connu de fortes mutations technologiques au cours des dix dernières années pour s’adapter aux exigences de qualité et de calendrier imposés par les marchés, et permettre de relever le défi de la compétitivité par rapport aux autres origines concurrentielles.

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Ces mutations se sont manifestées sur le plan de la production, notamment par la reconversion d’une grande partie des cultures de plein champ, qui ont été réduites de 70 % en l’espace de 10 ans, passant ainsi de 4.850 ha en 1988-89 à 1.500 ha en 1998-99. La culture de la tomate sous abris-serres, qui permet l’adoption de techniques culturales plus appropriées, a été multipliée par 2,2 fois pendant la même période pour atteindre 3.700 ha en 1998/99 contre 1.680 ha en 1988/89.

La production globale de tomate de primeur est passée de 307.000 t en 1988-89 à 560.000 t en 1998-99 enregistrant ainsi une augmentation de 85 %. La tomate sous serre intervient actuellement pour 85 % dans la production globale contre 47 % en 1988/89.

Les efforts d’adaptation et de modernisation en matière de techniques de production, de conditionnement et de commercialisation ont permis un doublement des exportations entre la période 1980-90 (100.000 t/an) et la période 1996-99 (200.000 t/an).

EXIGENCES PÉDO-CLIMATIQUES

La tomate « Lycopersicum esculentum Mill » appartient à la famille des solanacées, d’origine tropicale (Amérique latine). Elle a des exigences particulières: sensible au froid, craint beaucoup le gel et les vents chauds (chergui) et très exigeante en température.

Température

La température est le facteur le plus déterminant dans la production de la tomate. Celle-ci réagit énormément aux variations thermiques.

Les basses températures (<10°C) ralentissent la croissance et le développement des plantes, entraînant un raccourcissement des entre-noeuds et la formation d’un feuillage abondant au détriment de la production. Une température basse peut entraîner aussi des ramifications des bouquets, difficultés de nouaison et formation des fleurs fasciées. Au dessous de 17°C, le pollen germe mal, surtout si l’humidité est faible.

Par contre, les températures élevées favorisent la croissance de la plante au détriment de l’inflorescence qui peut avorter. La persistance d’un temps chaud et sec (chergui) peut entraîner un allongement anormal du pistil, rendant ainsi une auto-pollinisation difficile.

Au dessus de 30°C, le lycopène, pigment responsable de la couleur rouge de fruit ne se forme plus. C’est le pigment b carotène qui se forme donnant ainsi une coloration jaune-orange au fruit. Les températures optimales sont:

   Températures diurnes:      20-25°C
Températures nocturnes: 13-17°C
Température du sol:          14-18°C

Cependant, sous les conditions marocaines, ces valeurs sont difficiles à réaliser, malgré l’utilisation des abris-serres. La culture de tomate qui s’étale sur une période de production d’environ 10 mois passe au minimum 3 mois sous des conditions défavorables (températures basses). Une mauvaise aération et le manque d’étanchéité peuvent accentuer la mauvaise maîtrise de la température à l’intérieur des abri-serres.

Humidité relative (HR)

Une humidité relative de 75 % est jugée optimale. Elle permet d’avoir des fruits de bons calibres, avec moins de gerçures et sans défaut de coloration.

Une HR trop élevée, couplée à une température élevée, entraîne une végétation luxuriante avec un allongement des entre-noeuds. Elle favorise aussi le développement des maladies, notamment le botrytis et le mildiou. L’aération matinale permet de réduire l’humidité de l’air et élimine les petites gouttelettes de condensation qui se forment sur la paroi du plastique.

En cas de temps sec, l’irrigation peut augmenter l’HR. En période de production (Oct-Mai), l’HR diurne reste généralement proche de l’optimum sauf dans le cas de chergui à Agadir où l’HR baisse en dessous de seuil.

Lumière

La lumière est un facteur écologique fondamental. Elle intervient dans de nombreux phénomènes physiologiques, notamment la photosynthèse.

La tomate est une culture neutre à la photopériode. Cependant, elle est exigeante en énergie lumineuse et un manque peut inhiber l’induction florale. La réduction de la lumière baisse le pourcentage de germination du pollen.

En temps couvert, la déhiscence des anthères est mauvaise. En revanche, le déficit de lumière est compensé par les températures élevées sous les serres (effet serre).

La transmission de la lumière est fonction du type de plastique utilisé. Elle est de 70 % pour le plastique anti-UV (2 étoiles) et de 65 % pour le plastique infra-rouge (thermique). Cette transmission diminue lors de la 2ème année d’usage, en raison des saletés et des dépôts de poussières. Dans ce cas, un lavage du plastique en 2ème année est conseillé pour améliorer son efficacité.

Structure et texture du sol

En général, la tomate n’a pas d’exigences particulières en matière de sol. Cependant, elle s’adapte bien dans les sols profonds, meubles, bien aérés et bien drainés. Une texture sablonneuse ou sablo-limoneuse est préférable.

Ph

La tomate est une culture indifférente au pH du sol. Le rendement varie peu avec la variation du pH. Cependant, sur des sols à pH basique (pH>7), qui sont d’ailleurs les plus rencontrés au Maroc, certains micro-élèments restent peu disponibles à la plante (Fe, Mn, Zn, Cu). La carence la plus fréquente est celle de fer, elle apparaît en général à un stade avancé de la culture. Dans ce cas, une correction ferrique par un apport d’engrais foliaire ou en fertigation est nécessaire.

Salinité

La tomate est classée parmi les plantes à tolérance modérée vis à vis de la salinité. Lorsque la conductivité électrique (CE) est de 4 mmhos/cm, soit 2,5 g/l de sels totaux, le rendement baisse de 10 %. Cependant, la baisse du rendement peut atteindre 25 % à une salinité de l’ordre de 4 g/l. L’impact de la salinité est plus grave sur le rendement export, suite à la réduction du calibre du fruit. A cet effet, un contrôle de la CE durant tout le cycle de la culture est indispensable. Le contrôle se fait au niveau des goutteurs (solution fille) à l’aide d’un conductimètre et elle doit être maintenue entre 1 et 2 mmhos/cm en fonction du stade de la culture et de la saison.

Techniques d’économie de l’eau d’irrigation à la parcelle aspersion et localisée

Introduction

Dans le cadre de la coopération technique entre le Gouvernement du Maroc et la FAO, un projet est entrepris dans la zone du Loukkos dont l’objectif principal est de mettre au point une méthodologie d’appropriation par les agriculteurs, dans une zone pilote, de techniques et méthodes d’irrigation performantes assurant une bonne maîtrise et une utilisation efficiente de l’eau à la parcelle.

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Ce projet vise l’utilisation efficiente des eaux d’irrigation dans le but de:

• Diminuer les frais relatifs à l’entretien, la maintenance et l’exploitation des réseaux d’irrigation qui pèsent énormément sur le budget de l’Office (énergie, fonctionnement, etc);

• Améliorer le niveau de vie de l’agriculteur;

• Protéger l’environnement.

Les actions qui seront réalisées pour aboutir à ces résultats sont les suivantes:

• Installation d’essais de démonstration chez les agriculteurs de techniques d’irrigation performantes et efficientes;

• Mise au point d’une méthodologie de suivi et d’évaluation participative des performances des techniques proposées et de leurs conditions d’appropriation par les agriculteurs;

• Conduite des actions de formation et de sensibilisation des techniciens et des usagers;

• Réalisation de fiches et supports de formation;

• Echange d’expériences à travers les réseaux nationaux et internationaux.

Les thèmes retenus au titre du projet sont:

• Amélioration des techniques d’irrigation par aspersion;

• Tests et démonstrations de techniques alternatives d’irrigation à la parcelle;

• Amélioration de la conduite et du pilotage des irrigations;

• Gestion participative de l’irrigation et partenariat.

Méthodologie

La zone retenue pour la réalisation du projet est le sous-secteur A du secteur R’Mel. Ce sous-secteur a été retenu pour les raisons suivantes:

• Situation et accessibilité du sous-secteur;

• Ce sous-secteur est considéré comme zone pilote ayant bénéficié de plusieurs actions entreprises par l’Office dans le cadre de la stratégie d’amélioration des performances et de la gestion des équipements d’irrigation, avec le retour à la distribution à la demande.

Douze agriculteurs ont été sélectionnés pour abriter les essais de démonstration, suivant dix critères de choix. La superficie des parcelles de démonstration est de 1 ha pour l’irrigation localisée et toute l’exploitation pour l’aspersion.

Douze parcelles de 1 ha chacune ont été donc équipées, 6 en système d’irrigation localisée (les agriculteurs les mieux notés) avec une station de tête qui a une capacité d’irriguer 6 ha pour permettre à l’agriculteur d’étendre ultérieurement l’installation sur toute l’exploitation, et les six suivants en aspersion avec un matériel de caractéristiques différentes que celui adopté dans le secteur (pluviométrie de 4 mm/ha au lieu de 8 mm/h et 16 asperseurs au lieu de huit) avec deux types de matériaux (PVC traité contre les UV et alliage d’aluminium).

Les premiers résultats

Amélioration de l’aspersion
Objectifs

L’objectif principal de la mise en oeuvre de ce thème consiste à tester d’autres variantes de matériel d’irrigation par aspersion qui permettent une meilleure valorisation de l’eau d’irrigation.

Les équipements concernant l’irrigation par aspersion sont installés. Cette installation a été effectuée au cours du cycle de la culture de pomme de terre ce qui fait que les données obtenues ne peuvent pas être utilisés pour expliquer tous les paramètres.

Diagnostic du matériel existant

Un diagnostic du matériel mobile d’irrigation existant a été effectué. Il a concerné l’état des asperseurs et des tubes en aluminium ainsi que la conduite des irrigations.

Le diagnostic a été effectué par enquête auprès des agriculteurs et par essai au laboratoire du SEEN/AGR. Il a montré que le matériel en place présente des fuites au niveau des tubes et des asperseurs d’une part, et que l’irrigation n’est pas bien conduite au niveau de la parcelle d’autre part.

Paramètres d’irrigation

• Le temps d’arrosage ne doit pas dépasser 3 heures pour les cultures maraîchères et 5 heures pour la canne à sucre, du fait que la réserve facilement utilisable du sol est très faible (ne dépasse pas 16 mm) et la vitesse d’infiltration est très élevée (dépasse 25 cm/h);

• L’irrigation de l’après-midi est déconseillée, vue que la vitesse des vents devient importante, ce qui affecte sérieusement l’uniformité de la répartition de l’eau au niveau du sol.

• Les asperseurs en plastique sont défaillants (se bloquent souvent).

Des essais sur ce matériel sont aussi installés sur arachide pour étudier l’efficience du système.

Test et démonstration de techniques alternatives
Objectifs

L’objectif principal de la mise en oeuvre de ce thème consiste à tester en milieu paysan d’autres techniques d’irrigation alternatives, notamment l’irrigation localisée.

Les différents types de matériel retenus sont:

• La gaine souple (différents modèles);
• Les goutteurs (2l /h et 4 l/h);

Le thème a débuté au mois d’Octobre 1999 avec l’installation du fraisier sous irrigation localisée (deux agriculteurs). Au mois de Janvier, le système a été installé chez quatre agriculteurs pour irriguer la pomme de terre, de Janvier à Avril, et puis l’arachide d’Avril à Septembre.

Diagnostic

Dans le but de la mise en oeuvre des tests chez les agriculteurs, une enquête relative à l’emploi des techniques d’irrigation localisée dans la région a été effectuée afin de connaître la situation actuelle du matériel utilisé par les agriculteurs et faire ainsi le choix des techniques à tester.

Cette enquête a montré que la majorité des agriculteurs utilisent la gaine souple pour les cultures maraîchères. Les goutteurs et les micro-jets sont utilisés par des sociétés privées ou publiques pour l’irrigation des agrumes.

Culture de la pomme de terre

• Les goutteurs de 4 l/h ont permis d’avoir le meilleur rendement, à savoir 68 tonnes/ha en moyenne;

• Une économie d’eau minimale de 50 % par rapport à l’aspersion (3.450 m3/ha pour le localisé contre 6.570 m3/ha pour l’aspersion);

• Une augmentation du rendement de plus de 100 % (68 tonnes par hectare pour les 4 l/h contre en moyenne 33 tonnes à l’hectare pour l’aspersion);

• Une meilleure qualité de la production (calibre et poids);

• Une économie dans les frais d’entretien de la culture: main d’oeuvre, engrais, produits phytosanitaires (6 traitements en localisée contre 8 en aspersion);

• Le remboursement des frais d’investissement relatif au matériel d’irrigation peut se faire en une seule campagne;

• Précocité de la maturité, ce qui permet une vente de la production à un prix élevé.
Une étude économique est en cours pour déterminer avec plus de précision la marge bénéficiaire dégagée par cette technique.

Culture du fraisier

• Une économie d’eau de plus de 60 %(la consommation est inférieure à 5.500 m3/ha pour une durée de neuf mois);

• Un rendement élevé qui dépasse 55 tonnes à l’hectare;

• Une marge bénéficiaire nette qui dépasse 100.000 dh à l’hectare,

• Une précocité dans la production de plus de deux mois (entrée en production à partir du mois de Décembre).

Essais en station expérimentale

Parallèlement aux essais de démonstration en milieu paysan, les essais suivants ont été installés et suivis à la station expérimentale de Sakhsoukh:

• Comparaison des techniques d’irrigation localisée sur la culture de la pomme de terre. Le rendement pour les goutteurs a atteint 72 tonnes/ha.

• Essais d’irrigation localisée sur le melon sous paillage en plastique; la culture est installée en avril 99 et entrera en production en fin Juin 99.

• Comparaison des techniques d’irrigation localisée sur la culture d’arachide; cette essai a été installé en fin Mai 99.

Ces essais permettront d’avoir des références technico-économiques sur les différentes techniques d’irrigation et le choix des techniques performantes à diffuser aux agriculteurs.

De même, il est à noter que la Compagnie Agricole du Lukus (CAL) a déjà installé 56 ha de canne à sucre en irrigation localisée dans le secteur R’Mel. Cet essai fera l’objet d’un suivi en collaboration avec le projet pour obtenir des références quant à l’emploi de cette technique sur la culture de la canne à sucre.

YACOUBI SOUSSANE, M., Chef de division des Etudes,
Administration du Génie Rural (AGR)
MOUMEN, M., Ingénieur Génie Rural et BEKRAOUI, A., Ingénieur Agronome au Service des Expérimentations, des Essais et de la Normalisation (SEEN/AGR)
KHIATI, D., Ingénieur Génie Rural à l’ORMVAL
NAJIH, A., ancien Chef de la Station Oulad Gnaou

Comparaison des performances de quatre techniques d’irrigation gravitaire de la betterave à sucre

Introduction

L’essai de comparaison entre quatre techniques d’irrigation gravitaire, installé à la station expérimentale des Ouled Gnaou de l’ORMVA de Tadla en 1994, consiste à évaluer et comparer les performances de quatre techniques d’irrigation par gravité à savoir: les rampes à vannettes, la gaine souple, les siphons tubulaires et la Robta (technique traditionnelle).

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Méthodologie

Les rampes à vannettes sont des tuyaux en PVC de couleur grisâtre, de 6 m de long, de 200 mm de diamètre et de 3,8 mm d’épaisseur. La gaine souple est une manche souple sur laquelle on fixe des manchettes de dérivation aux emplacements désirés. Chaque manchette est munie d’une sorte de pince en PVC qui permet de régler le débit délivré. Les siphons tubulaires sont des conduites destinées à faire passer l’eau de l’arroseur à la parcelle en franchissant le bourrelet de l’arroseur. La Robta est la technique traditionnelle qui consiste à irriguer à la raie courte (petits bassins).

L’essai est installé sur une parcelle de 9.500 m2 environ, découpée en quatre parcelles élémentaires (P1, P2, P3 et P4). Les trois premières, divisées en planches de 3,25 m x 90 m, sont équipées chacune d’un matériel de distribution d’eau approprié, soit respectivement les rampes à vannettes (RV), la gaine souple (GS) et les siphons tubulaires (ST). La quatrième est divisée en petits bassins de 10 m x 7 m, délimités par un réseau de Séguia et irriguée par la Robta traditionnelle (Rt), à l’image de ce qui se pratique en général au niveau des exploitations agricoles du périmètre.

Le semis manuel a été entrepris au mois de Novembre avec un écartement de 18 cm entre poquets. La variété utilisée est Desprez à la dose de 15 kg/ha. Le labour à la charrue réversible a été effectué au mois d’Août suivi d’un cover-cropage croisé et d’un surfaçage au mois d’Octobre. Le billonnage à 0,60 m a été réalisé au mois d’Octobre. Un binage, un désherbage et un démariage ont été effectués au mois de Novembre. Un buttage et un deuxième désherbage ont été effectués au mois de Décembre.

Des traitements contre le cléone adulte avec Décis à la dose de 1 l/ha le 21-12-94 et avec Karaté à la dose de 1,5 l/ha une semaine après et contre la casside avec Karaté à la dose de 0,5 l/ha au mois d’Avril 95. La fumure de fond (80-150-125 unités/ha) a été apportée au mois d’Octobre 94. Deux épandages de fumure azotée ont été effectués, l’un au mois de Décembre 94 sous forme d’amonitrate 33,5 % (180 kg/ha) et l’autre au mois d’Avril 95 sous forme d’urée 46 % à raison de 46 unités/hectare. La récolte a été effectuée le 22-06-95.

Résultats

Pluviométrie et irrigation

La hauteur des précipitations enregistrée au cours du cycle cultural est de 117,1 mm. Au cours de la même période, chaque traitement a reçu quatre irrigations. La hauteur d’eau totale appliquée est respectivement de 272 mm, 302 mm, 298 mm et 279 mm pour les techniques RV, GS, ST et Rt.

Selon la consommation en eau, on peut grouper ces techniques que en deux catégories; la première avec une consommation moyenne de 275,5 mm contient les rampes à vannettes et la Robta traditionnelle et la seconde avec une consommation moyenne de 300 mm contient les deux autre techniques. La différence de 9 % entre les deux groupes peut être considérée négligeable.

Rendement

Les quantités produites en racines et feuilles pour chacune des parcelles sont présentées dans le tableau ci-dessous:

(Voir fichier PDF)

De ce tableau, nous pouvons tirer les conclusions suivantes:

• Le meilleur rendement en racines est obtenu au niveau de la parcelle irriguée par les RV, suivi de celle des ST et enfin la GS et la Rt,

• Le meilleur rendement en feuille est obtenu au niveau de la parcelle RV,

• La différence de rendement (racines et feuilles) n’est pas significative entre les RV et les ST, et entre la GS et la Rt.

• Le pourcentage de différence de rendement racine par rapport à la Rt est de 19 % pour les RV, de 1 % pour la GS et de 14% pour les ST. Par contre, en feuille il est de 69 % pour les RV, de 38% pour la GS et de 17 % pour les ST.

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