Le Semis Direct (SD) consiste à semer directement dans un sol qui n’est pas travaillé. Seul un petit sillon est ouvert avec des outils spécialement conçus.
Le travail mécanique du sol est remplacé par l’activité biologique des plantes. La couverture du sol par les résidus de la culture précédente sert de protection et maintient l’humidité nécessaire aux semis. Les racines des plantes empêchent le sol de se compacter permettant ainsi à l’eau et à l’air de circuler plus facilement.
La technologie repose également sur une rotation plus longue des cultures en introduisant par exemple des oléagineux tel que le colza et en laissant une place aux légumineuses productrices de quantités d’azote non négligeables.
Le Semis Direct dans le monde
Le Semis Direct connaît un formidable succès au niveau mondial avec plus de 100 millions d’hectares répartis sur l’ensemble de la planète: États-Unis, Brésil, Canada, Argentine, Australie, Europe, Pakistan, Chine et sans oublier les pays du Bassin Méditerranéen et parmi eux le Maroc.
Face aux sécheresses successives, à l’envolée des cours du pétrole et à la demande croissante de denrées alimentaires, il convient de trouver des solutions: le Semis Direct peut probablement en être une.
La mécanisation de l’agriculture a donné naissance au labour afin d’enfouir les résidus qui rendaient les semis difficiles. La conception de semoirs spécifiques et la disponibilité de nouveaux herbicides, qui permettent aujourd’hui de gérer au mieux les résidus, contribuèrent au développement du Semis Direct et ce, en plusieurs étapes.
En 1940, l’arrivée de la molécule 2-4-D a permis les premières tentatives aux États-Unis de semis sans préparation de sol.
En 1960, la diffusion du Paraquat a donné un essor remarquable au Semis Direct dans le continent Nord Américain.
Puis, la mise sur le marché du Glyphosate dans les années 1970, renforcée par les expériences menées aux États-Unis principalement, ont permis au Semis Direct de se développer d’abord en Amérique du Sud puis dans le reste du monde.
Dans le même temps, les constructeurs de machines agricoles fabriquent et mettent au point des semoirs spécifiques Semis Direct capables de réaliser un semis sur un sol non travaillé avec des végétaux en surface.
De nombreux instituts de recherche agronomique affinent leurs travaux sur le Semis Direct en allant progressivement vers les SCV (Semis sous Couvert Végétal).
L’adoption du système Semis Direct se fait pour des raisons économiques, agronomiques mais aussi par des contraintes climatiques.
Dans les zones tropicales avec des pluviométries importantes (2000 mm voire plus), le climat ne permet pas de travailler le sol à temps et en conditions optimales, le Semis Direct donne alors la possibilité de semer aussitôt après la récolte de la culture précédente (par exemple du blé après du maïs grain).
En zones semi-arides, tel que le Maroc, avec des pluviométries très faibles et souvent mal réparties, la technique SD permet d’effectuer des semis à sec et de profiter ainsi des premières pluies.
En Europe de l’Ouest, l’agriculture de conservation occupe une place différente selon la situation géographique des pays qui ont des pluviométries très hétérogènes. Actuellement, les pays de l’Europe de l’Est et les États de l’ancienne Union Soviétique s’approprient progressivement la technique du Semis Direct pour faire face à une très courte période végétative due aux hivers longs et rigoureux.
Le Semis Direct au Maroc
C’est dans le cadre d’un accord de coopération entre l’USAID (Agence Américaine de Développement) et l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) que le Centre d’Aridoculture de Settat a pris naissance du SD. Grâce à cette collaboration, les recherches sur le Semis Direct débutent en 1982 sous la conduite du Dr. Abderrahmane Bouzza et son équipe qui ont fait un travail de recherche remarquable sur le Semis Direct.
Les essais en station ont donné des résultats significatifs à la faveur du Semis Direct qui ont servi de base à la diffusion de la technique au sein de la coopérative de Khémisset Chaouïa dans le cadre d’un accord de coopération entre l’INRA de Settat et l’association FERT (Association Française de Développement International).
En 2005, le Domaine Agricole de Sidi-kacem accepte de faire un essai avec un semoir à disques Kuhn sur une parcelle de 10 hectares en blé tendre ayant un précédent pois chiche.
En 2006, sur la même parcelle, l’essai a été reconduit en blé tendre avec un résultat significatif puisque le semis conventionnel n’a rien donné alors que le Semis Direct a produit 10 quintaux par hectare.
En 2006 et 2007, plusieurs autres essais ont été mis en place, toujours avec un semoir Semis Direct Kuhn, chez la famille Zine El Abidine de Meknès, dans trois grandes exploitations des Domaines Agricoles, une grande exploitation du sud du Maroc ainsi que chez des agriculteurs de Had Bouhassoussem avec l’appui de la Coopérative Agricole de Meknès et FERT (France).
Suite aux résultats significatifs obtenus en 2007, le Domaine Agricole de Sidi-kacem et Aziz Zine El Abidine ont fait le choix d’acquérir chacun un semoir Semis Direct Kuhn combiné (semences et engrais) avec lesquels ils ont fait plus de 1000 hectares pour la saison 2007-2008.
Le système Semis Direct se conçoit dans une globalité agronomique de l’exploitation et autour d’une synergie de compétences et d’expériences entre chercheurs, opérateurs économiques, institutions et surtout des agriculteurs.
Le Semis Direct représente une alternative doublement gagnante permettant à la fois d’augmenter le revenu agricole tout en améliorant la conservation des eaux et des sols, et en atténuant les variations de production.
L’orobanche (Orobanche spp.) est une plante parasite répandue et redoutable qui s’attaque à de nombreuses plantes cultivées et sauvages, en occasionnant d’importantes pertes de rendement.
Sur approximativement 160 espèces d’orobanche existantes dans les régions tempérées, O. crenata, O. ramosa, O. aegyptiaca, O. foetida et O. cernua, sont les espèces les plus importantes et posant de sérieux problèmes à un grand nombre de cultures.
Les orobanches sont des espèces holoparasites ou parasites strictes, qui dépendent totalement de la plante-hôte. Elles appartiennent à la section des Angiospermes, à la classe des dicotylédones, à l’ordre des Personatae, à la famille des Orobanchaceae et au Genre Orobanche.
Les orobanches sont des plantes dépourvues de chlorophylles et de racines normales. Elles sont charnues, à feuilles réduites à l’état de bractées. Les fleurs sont en grappes terminales simples ou composées. Le calice est de 4 à 5 mères, souvent réduit en deux lobes. Les sépales latérales sont plus ou moins divisées. La corolle est tubulaire bilabiée, grande de 10 à 30 mm, de couleur variée. Les étamines sont au nombre de 4. Les ovaires sont uniloculaires à 2 ou 3 carpelles avec un stylet et à 4 stigmates, en général bilabiées de couleur violette. Le fruit est une capsule contenant de très nombreuses graines minuscules (0,2-0,3mm).
Plantes hôtes
Les plantes infestées par l’orobanche sont généralement des dicotylédones. Les monocotylédones sont rarement attaquées.
Quelques espèces d’orobanche sont extrêmement spécifiques alors que d’autres qui attaquent une large gamme d’hôte (Fabacées, Solanacées, Asteracées, Brassicacées…). C’est le cas O. crenata qui parasite particulièrement toutes les légumineuses. La large gamme d’hôte du parasite est due à sa diversité génétique, provenant de sa pollinisation, régulièrement croisée par les insectes. Dans chaque espèce il y a des races physiologiques.
Les espèces d’orobanche qui sont les plus importantes et qui posent de sérieux problèmes ainsi que leur plantes hôtes sont listées au tableau 1, voir fichier PDF.
Les espèces les plus importantes au Maroc sont O. crenata, suivie de O. ramosa/O. aegyptiaca sans oublier l’apparition de quelques foyers très localisées de O. foetida sur des plantes sauvages.
Distribution géographique
Les orobanches se rencontrent principalement dans les régions tempérées et essentiellement dans les zones arides et semi-arides. Leur principal centre de dissémination est le bassin méditerranéen. Les régions d’origines de l’orobanche sont peut être: Turquie, Italie, Espagne et Maroc.
D’autres régions avec des conditions climatiques similaires sont aussi touchées: Europe de l’Est, Russie, USA (Californie), Asie, Ouest de l’Australie. L’orobanche infeste presque 16 millions d’hectares des terres arables dans la région méditerranéenne et l’Ouest de l’Asie.
Au Maroc, les infestations d’orobanche sur les cultures de fève ont été signalées depuis 1943 dans la région de Fès. Depuis, le parasite a pris du terrain pour s’étendre aux différentes zones emblavées avec les légumineuses alimentaires. Actuellement, les régions les plus touchées sont: Saïs, Zaer, Chaouia, Doukkala, le Pré-Rif, Tadla et Abda.
Cette dissémination est due à différents facteurs dont principalement l’homme (échanges commerciaux), le vent, l’eau et les animaux.
Les légumineuses alimentaires sont surtout localisées dans les régions à pluviométrie favorable. Elles couvrent 4,8 % de la surface agricole utile, soit en moyenne 445 000 hectares. Elles viennent ainsi en deuxième position après les céréales. La fève est la légumineuse la plus importante, occupant 40 % de la superficie totale réservée aux légumineuses. Le pois chiche vient en seconde position avec 18,9 %. Le pois sec occupe quant à lui la troisième place avec 13,9 %. Et enfin la lentille vient en dernière position avec seulement 10,7 % de la superficie emblavée en légumineuses alimentaires.
Dans les zones à agriculture pluviale, la culture des légumineuses alimentaires continue de souffrir d’une rentabilité faible, surtout par rapport aux céréales et oléagineuses (tournesol, colza). On constate que certains agriculteurs préfèrent laisser des surfaces en jachère, au lieu de les semer en légumineuses dans le cadre de la rotation biennale céréale-légumineuse, très appréciée par les agriculteurs en raison de ses effets sur la fertilité du sol et sur les rendements des céréales. La rentabilité réduite des légumineuses a eu pour conséquence une baisse des superficies, de la production et des exportations depuis les années 70.
La faible rentabilité des légumineuses au Maroc est due à la faiblesse des rendements et à l’importance des charges de production en raison de la forte implication de la main d’œuvre dans les opérations culturales.
Ainsi, les rendements moyens sont très en dessous du potentiel des espèces et des niveaux obtenus dans les pays concurrentiels tels que le Canada et la Turquie. Les rendements obtenus dans ces deux pays pour les fèves sont en général, 3 a 4 fois supérieurs aux rendements marocains. Pour les lentilles, les petits pois et les pois chiches, des écarts d’ordre similaire, sinon plus grands, continuent à exister.
Les charges de production quant à elles sont élevées en raison du recours systématique des agriculteurs à la main d’œuvre pour réaliser les principales opérations culturales, notamment le semis, le désherbage et la récolte.
Pour améliorer la compétitivité des légumineuses alimentaires marocaines, améliorer leur rentabilité et par conséquent augmenter les superficies emblavées, il s’avère essentiel de ramener les rendements à des niveaux internationaux et de promouvoir la mécanisation des opérations culturales pour réduire les coûts de production.
Objectifs
L’objectif de cette étude est de faire un inventaire des expériences existantes en matière de mécanisation des étapes critiques de la culture des légumineuses. Ceci a pour but de faire un bilan des expériences que certains grands agriculteurs ont déjà entrepris et d’évaluer l’impact de nouvelles technologies sur les rendements obtenus et sur les surfaces plantées en légumineuses. De même, il sera procédé aux analyses financières des investissements les plus prometteurs ou à introduire. L’objectif final étant d’aboutir à des recommandations pour promouvoir la mécanisation des légumineuses alimentaires au Maroc. Ces recommandations doivent être facilement applicables techniquement et rentables économiquement.
Méthodologie
L’inventaire des expériences de mécanisation par espèce de légumineuse et son impact sur les superficies et les rendements ont été faits sur la base de 30 enquêtes structurées réalisées auprès de 23 grands agriculteurs, certains agriculteurs ayant été interviewés sur 2 ou 3 espèces. Les agriculteurs retenus sont spécialisés dans la production de légumineuses alimentaires en rotation avec d’autres cultures, principalement les céréales. Les enquêtes ont été réparties dans les principales zones de production des légumineuses en agriculture pluviale (Bour). Etant donné que les problèmes de mécanisation ne se posent pas de la même façon selon les espèces, les 30 enquêtes réalisées ont été réparties sur les différentes espèces à peu près de la même façon.
Les agriculteurs enquêtés ont des superficies qui varient entre 50 et 2768 ha. Toutes ces exploitations cultivent les légumineuses alimentaires (les 4 espèces confondues) sur des superficies allant de 10 à 662 ha.
L’Insémination Artificielle (IA) est la « biotechnologie » de reproduction la plus largement utilisée dans le monde. Considérée comme l’un des outils de diffusion du matériel génétique performant, l’insémination artificielle est appliquée principalement pour assurer l’amélioration génétique rapide et sûre des animaux domestiques.
L’insémination artificielle était à l’origine de la création des races animales les plus réputées dans le monde et a constitué, au début du 20ème siècle, l’une des grandes innovations du monde agricole, dont les effets en élevage ont été comparables à ceux du tracteur en agriculture.
Les avantages de cette technique sont multiples. Les plus importants sont résumés ci-dessous.
Avantages techniques
Diffusion rapide dans le temps et dans l’espace du progrès génétique.
Découverte rapide de géniteurs ayant de très hautes performances génétiques grâce au testage sur descendance qui exige l’utilisation de l’insémination artificielle.
Grande possibilité pour l’éleveur du choix des caractéristiques du taureau qu’il désire utiliser en fonction du type de son élevage et l’option de production animale à développer.
Avantages économiques
Renonciation aux géniteurs dans l’exploitation, notamment chez les petits éleveurs, ce qui permet d’économiser les frais d’alimentation et d’entretien de ces derniers qui s’élevaient à plus de 8000 Dh par an et par géniteur.
Diminution du nombre de mâles à utiliser en reproduction et leur valorisation en production de viande.
Amélioration de la productivité du troupeau (lait–viande) qui se traduit par l’amélioration du revenu de l’éleveur. Cet aspect est particulièrement perceptible chez les animaux croisés (obtenus par insémination artificielle des vaches locales) dont la production s’améliore de 100% par rapport au type local.
Avantages sanitaires
L’insémination artificielle est un outil de prévention de propagation de maladies contagieuses et/ou vénériennes grâce au non-contact physique direct entre la femelle et le géniteur.
Le contrôle de maladies grâce aux normes sanitaires strictes exigées au niveau des centres producteurs de semences; ce qui réduit considérablement le risque de transmission de maladies par voie « mâle ».
Contrôle et diagnostic précoce des problèmes d’infertilité grâce au système de suivi individuel et permanent des vaches inséminées (fiches insémination).
Outil pour orienter, réaliser et contrôler les programmes nationaux de développement de l’élevage à travers:
L’amélioration de la productivité des races locales par le croisement avec des races selon la vocation de chaque zone.
La réalisation du programme national de testage des géniteurs sur descendance, d’où accroissement du progrès génétique indispensable au développement des productions.
L’accroissement du nombre de coopératives laitières qui participent à l’intensification de l’insémination artificielle.
La contribution à la sécurité alimentaire à travers l’amélioration de la production nationale en lait et en viande.
Si dans les pays développés, cette technologie standardisée touche la quasi-totalité du bétail, elle reste timide ou a complètement échoué dans plusieurs pays en développement à cause de plusieurs facteurs qui conditionnent sa réussite et qui seront développés plus loin.
Au Maroc, l’insémination artificielle a été introduite depuis plus de 30 ans et a évolué selon les phases analysées ci-après.
L’eau: un facteur de production agricole Rare et chère
L’eau constituera la principale ressource limitant le développement dans le bassin Méditerranéen à partir du début du 21ème siècle. Le Maroc, avec le développement économique et social qu’il connaît, sera confronté à un grand défi: la rareté de l’eau.
Les ressources en eau au Maroc sont potentiellement limitées. Les eaux mobilisables par les moyens technologiques actuels s’élèvent à 21 milliards m3. La concurrence sur ces ressources ne cesse de se sentir plus amplement entre les différents secteurs utilisateurs, à savoir l’agriculture, l’eau potable et l’industrie. Le secteur agricole, grand consommateur avec 92% des eaux mobilisées est ainsi appelé à utiliser à bon escient l’eau d’irrigation à travers une meilleure valorisation technique, économique et sociale de cette ressource et, surtout, sa préservation pour les générations futures.
En plus de la rareté imminente de la ressource hydrique, la mobilisation de l’eau agricole (comme d’ailleurs pour les autres secteurs) nécessite de lourds investissements, consentis jusqu’à présent par l’Etat. Pour les mobilisations futures, la contribution des utilisateurs privés ne tardera pas à s’imposer.
Aussi, les sécheresses successives qui ont sévi durant les deux dernières décennies laisse penser que le déficit pluviométrique est une donnée structurelle de notre pays.
Il s’en suit que le sous-secteur irrigué aura un rôle de plus en plus important pour une plus grande participation à la sécurité alimentaire et subvenir aux besoins de plus en plus pressants et importants, en quantité et en qualité, des exportations marocaines. Ce sous-secteur est donc appelé à produire plus et mieux, avec la même quantité d’eau disponible, sinon avec moins, et ce, tout en préservant le patrimoine productif comprenant aussi bien le milieu (la terre avec sa fertilité et sa viabilité) que le principal facteur de production qui est l’eau d’irrigation (disponibilité de la ressource, viabilité des réseaux de transport et de distribution).
Partant de ces considérations, la notion de valorisation de l’eau d’irrigation requiert des dimensions multiples et plus larges: (i) la dimension de l’optimisation et de la fiabilité des systèmes de production actuels; (ii) la dimension de la productivité, de la rentabilité et de la compétitivité; (iii) et la dimension de la durabilité, de la viabilité et de la sauvegarde du patrimoine productif.
La valorisation de l’eau d’irrigation, notamment par les productions végétales constitue un exemple concret qu’il est important d’analyser afin d’en tirer les enseignements utiles pour une redéfinition de la politique agricole dans le sous-secteur de l’irrigué.
Un projet de traitement et de réutilisation des eaux usées est actuellement en cours de réalisation dans le cadre du Projet global PREM(Pérennité des Ressources en Eau au Maroc). Les différentes étapes du projet sont réalisées en étroite collaboration avec la Wilaya du Grand Agadir, la commune rurale de Drarga, l’Association Al Amal et en concertation permanente avec le comité régional et multi-institutionnel de traitement et de réutilisation des eaux usées.
La population concernée a été également sollicitée à toutes les étapes pour participer aux choix des scénarios concernant le site d’implantation de la station d’épuration ainsi que ceux relatifs aux options de réutilisation. Des ateliers basés sur l’approche participative ont été organisés à cette fin.
L’étude de faisabilité, relative à l’implantation d’un système de traitement et de valorisation des eaux usées dans la commune de Drarga, a démontré les impacts économiques et environnementaux positifs de cette action. Rappelons que la localisation du projet dans la commune de Drarga se justifie par la présence d’un réseau d’assainissement, par la non appartenance de cette commune au Schéma Directeur d’Assainissement du Grand Agadir et par le cadre associatif favorable existant qui a donné ses preuves dans d’autres actions très significatives dont l’alimentation en eau potable et l’organisation de diverses campagnes de sensibilisation.
Il convient aussi de rappeler que ce projet, en plus de son impact positif irréfutable sur la protection du milieu récepteur, joue aussi un rôle de modèle pilote transposable aux communes riveraines de l’Oued Souss. Il est aussi important de souligner que le traitement des eaux usées brutes générera des effluents utilisables pour l’irrigation des cultures sur les terres disponibles à l’aval des effluents ainsi que des espaces verts.
La pratique traditionnelle de l’irrigation dans la région favorise pleinement ce type de valorisation des eaux épurées en agriculture.
Les conclusions dégagées par les études spécifiques relatives au milieu physique et aux pratiques agricoles actuelles demeurent favorables à la réutilisation des eaux usées épurées moyennant des directives permettant une réutilisation raisonnée sans impacts négatifs.
L’objet de ce bulletin est de faire un aperçu sur le contexte et la dimension du projet et de fournir quelques orientations de base concernant la pratique de réutilisation des eaux usées et la surveillance de la santé et la qualité des ressources.
La deuxième motivation de cette présentation condensée est l’information des intéressés par le domaine. En effet, la grande masse des études accumulées dans le cadre du projet n’est pas souvent facile à dépouiller.
Etant donnée la grande richesse des sols des Doukkala en phosphore et la quasi-absence de réponse de la culture à cet élément, l’influence de la fertilisation sur la qualité de la betterave s’est focalisée sur l’azote et le potassium. Les effets de N, K et NxK sur la qualité sont illustrés à travers la richesse saccharine, les éléments mélassigènes (Na aminé, K+, Na+), la pureté du jus de pression et le rendement sucre extractible.
Sans apport de potassium, l’azote réduit fortement la richesse saccharine. Chaque apport de 100 kg N/ha cause une diminution moyenne de la richesse de 0,62 %. Des corrélations similaires ont été trouvées, même si le potassium est apporté. Cependant, pour la même dose d’azote, le potassium améliore la richesse saccharine. A titre d’exemple, la figure 1 (voir fichier PDF) illustre l’influence positive de K2O apporté sur la richesse saccharine à forte dose d’azote. Cette amélioration semble se stabiliser entre 300 et 450 kg de K2O/ha.
Le rendement en sucre brut est le produit entre le rendement racines et la richesse saccharine. De ce fait, l’apport excessif d’azote aura tendance à réduire le rendement sucre brut. Par contre, avec son effet positif, le potassium anéanti l’effet négatif de l’azote en maintenant une richesse saccharine convenable.
Eléments mélassigènes et fertilisation N x K
L’extraction du sucre brut est influencée par une combinaison linéaire des teneurs dans la râpure en Na aminé, K+ et Na+ (en méq/100g). La quantité de sucre mélasse (non extractible) est reliée aux éléments mélassigènes par la formule empirique établie par Hachimi (1984):
Sm = 5,67 + 0,091 Naa + 0,34 Na + 0,16 K
Toute pratique faisant augmenter les teneurs de l’un ou de l’ensemble de ces 3 éléments agira négativement sur le rendement en sucre extractible.
N a aminé et fertilisation N x K
Globalement, la fertilisation azotée fait augmenter la teneur de la râpure en Na aminé (Figure 2) (voir fichierr PDF). Il est observé que les teneurs les plus élevées sont obtenues avec les apports de potassium les plus faibles. La fertilisation potassique réduit significativement la teneur en N a aminé. Ce taux de réduction est en moyenne de 0,08 méq/100g pour chaque apport de 100 kg de K2O/ha.
K+ et fertilisation N x K
L’azote n’a pas eu d’effet significatif sur la teneur de la râpure en K. Par contre, l’apport de potassium fait augmenter cette teneur (Figure 3) (voir fichier PDF). Cependant, la teneur en K dans la râpure n’atteint que rarement 5 méq/100g. Chaque 100 kg de K2O apporté/ha augmenterait la teneur du K dans la râpure d’environ 0,13 méq/100g.
Na+et fertilisation N x K
Il y a une tendance globale à l’augmentation du Na+ suite à l’apport d’azote lorsque le potassium n’est pas apporté. La concentration en Na+ varie de 2 à 5,5 méq/100g. La fertilisation potassique réduit considérablement la teneur du Na+ dans la râpure (Figure 4) (voir fichier PDF). Le taux de réduction est en moyenne de 0,27 méq/100g pour chaque 100 kg de K2O apporté/ha.
Il se dégage de cette analyse que l’azote, à forte dose, fait augmenter les concentrations en Na aminé et en Na+ dans la râpure et de ce fait augmente le sucre mélasse. Par contre, le potassium agit positivement sur la qualité en diminuant les concentrations en Na aminé et en Na+ dans la râpure. L’augmentation de la concentration en K dans la râpure suite à l’apport de K2O est relativement moins importante que la diminution des deux autres éléments mélassigènes.
Pureté du jus de pression et fertilisation N x K
La fertilisation potassique améliore la pureté du jus de pression pour chaque dose d’azote apporté tandis que l’azote réduit considérablement la pureté (Figure 5) (voir fichier PDF). Sans apport de potassium, l’azote réduit en moyenne la pureté du jus de 89 % pour N150 à 84 % pour N450. L’apport de 600 kg de K2O/ha fait gagner 3 % en pureté pour N150 et seulement 2 % pour N450. Cette augmentation de la pureté suite à l’apport du potassium s’ajuste parfaitement à un modèle polynomial du 2ème degré.
Rendement sucre extractible et fertilisation N x K
Le paramètre synthétique permettant de juger de la qualité technologique de la betterave est le rendement sucre extractible. Il est la résultante des effets positifs et négatifs sus-présentés. Il traduit la quantité de sucre produite par hectare.
Sans apport de K2O, le rendement sucre extractible est relié à la dose d’azote apportée par une relation polynomiale. Le maximum moyen se situe entre 200 et 300 kg N/ha. Pour chaque dose d’azote apportée, le potassium améliore considérablement le rendement sucre extractible. Le maximum se situe entre 400 et 500 kg K2O/ha. L’effet dépressif de l’azote sur le rendement en sucre extractible, en interaction avec le potassium, se manifeste clairement dans la figure 6 (voir fichier PDF). Aux traitements K450 et K600, l’effet de l’azote est très limité. Par contre, aux apports faibles de potassium (K150 et K300), l’effet négatif de l’azote est plus apparent. Sans fertilisation potassique, l’azote réduit fortement le rendement sucre extractible.
Conclusion
Les travaux sur la fertilité des sols et la fertilisation de betterave dans les Doukkala montrent de manière très claire l’effet négatif des fortes doses (> 260 kg/ha) de l’azote sur la qualité de la betterave produite. Le potassium améliore considérablement la qualité. Des doses de 400 à 500 kg de K2O/ha sont nécessaires pour produire de hauts rendements en sucre extractible.
Il est recommandé de revoir le mode de paiement des producteurs de la betterave en se basant sur le rendement sucre extractible ou sur les teneurs en éléments mélassigènes et non pas seulement sur le rendement racines et la richesse saccharine. Les concentrations en Na aminé, en Na+ et/ou en K+ de la râpure seraient de bons indicateurs de la qualité.
M. BADRAOUI (Coordinateur)
B. SOUDI, M. AGBANI
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II
M. EL GHAROUS et M. KARROU
Institut National de la Recherche Agronomique
L’Opuntia ficus-indica est d’origine mexicaine. Il a été introduit en Espagne par les conquistadores et plus tard au 16ème siècle au Nord et au Sud de l’Afrique et au delà à tout le bassin méditerranéen.
La culture d’Opuntia est utilisée contre la dégradation des sols dans les zones arides, comme fourrage de soudure et pour ses fruits. C’est une plante xérophyte, succulente dont les raquettes ont une grande capacité de rétention d’eau, qui lui confère une faculté d’adaptation aux régions arides et semi-arides et aux conditions aussi bien favorables que rigoureuses.
Les cactus sont tous originaires des plateaux du Mexique caractérisés par un climat chaud et sec. Ces régions semi-arides présentent une grande diversité génétique de variétés cultivées et de variétés sauvages du figuier de barbarie.
Toutefois, la grande adaptation du figuier de barbarie et d’autres espèces du même genre dans le bassin méditerranéen amène beaucoup de gens à les considérer comme des plantes autochtones. Il est également adapté dans d’autres pays comme l’Afrique du sud, l’Amérique du Sud, le Sud-Ouest des Etats Unis, le Nord du Mexique et dans d’autres aires géographiques.
Au Maroc, à l’exception des zones sahariennes et des montagnes, la culture du cactus est largement représentée dans le paysage rural en plantations plus ou moins régulières, autour des villages, en haies limitant les parcelles de culture ou de vergers. La culture de cactus se trouve parfaitement intégrée dans le système d’exploitation traditionnel.
Les plantations de cactus existent dans les régions côtières depuis Sidi-Ifni jusqu’à Tanger, mais aussi dans plusieurs zones continentales.
Importance et utilisations du cactus
La culture de cactus connaît actuellement un regain d’intérêt dans plusieurs pays en raison de sa contribution dans la mise en valeur des terres marginales et des zones arides et semi-arides, son adaptation à divers climats et sols, ainsi que ses multiples utilisations et son impact sur les recettes des producteurs et des éleveurs.
Dans certains pays tels que l’Italie, l’Espagne, le Mexique ou Israël, la culture du cactus est pratiquée de façon intensive et moderne avec des programmes de recherche-développement pour la production de fruits ou de fourrage et même pour des usages industriels.
Rôle écologique
Les opuntias peuvent être considérés comme des cultures qui pourraient tolérer les changements climatiques et permettent donc de mettre en valeur des terres marginales infertiles et sèches. Ils sont connus par leur tolérance à la sécheresse et leur adaptation aux conditions désertiques.
L’utilisation du cactus pour la protection et la mise en valeur des sols dans les régions arides et semi-arides a été démontrée dans la région de Milpa-Alta en Mexique. Cette région a été complètement défrichée pour y introduire des cultures fourragères tel que le maïs. L’échec était total en raison de la faiblesse et de l’irrégularité des précipitations. Ce n’est que par la réintroduction du cactus que toute la région a été sauvée et remise en valeur sans risque de dégradation environnementale. Les opuntia, en association avec d’autres espèces ligneuses, ont été utilisés avec succès dans un programme de fixation des dunes en Somalie et contre l’érosion des sols dans plusieurs autre pays.
Dans la région de Sidi-Ifni au Sud du Maroc, les plantations d’opuntias jouent un rôle écologique important, car elles permettent de lutter contre l’érosion et donc à conserver le sol.
Le cactus est utilisé pour lutter contre l’érosion hydrique et éolienne. Il résiste au feu et peut être utilisé comme obstacle à la propagation des incendies.
L’élevage ovin qui compte près de 14 millions de têtes assure des fonctions diverses aussi bien à l’échelle de l’éleveur qu’au niveau national.
Pour le propriétaire, il permet de valoriser la main d’oeuvre familiale à coût d’opportunité nul, d’assurer un revenu appréciable et une source de liquidité parfois unique pour la famille, d’accumuler un capital nécessaire à la réalisation d’autres projets (construction de maisons, achats de terre) et couvrir les besoins urgents (maladie, scolarisation, mariage). Le mouton continue enfin de jouer un rôle socio-religieux en procurant des animaux à abattre ou à offrir pendant les fêtes religieuses ou familiales.
A l’échelle nationale, l’élevage du mouton constitue une réserve de génotypes variés et adaptés. Il valorise une source végétale naturelle, gratuite et de bonne valeur nutritive, difficilement exploitable par les autres espèces. Sur le plan socio-économique, ce type d’élevage limite l’exode rural, dynamise le marché, alimente et constitue une source importante de protéines et de productions annexes. En effet, le cheptel ovin produit environ 78.750 tonnes de viande par an, couvrant environ près de 32% de la consommation totale en viande et près de 12.000.000 de toisons par an.
Cependant, ce type d’élevage traditionnel extensif dans sa presque totalité se trouve fragilisé par son propre mode de conduite. Les contraintes sont nombreuses et les possibilités d’amélioration le sont aussi. Les difficultés que rencontre cet élevage et qui risquent de compromettre son développement sont liées au milieu naturel et humain, aux caractéristiques de conduite et d’alimentation et finalement aux contraintes sanitaires et hygiéniques. Parmi les contraintes sanitaires, le parasitisme constitue une dominante pathologique.
Importance des parasitoses ovines au Maroc
L’appréciation de l’incidence des parasitoses est particulièrement malaisée et ne peut avoir qu’une valeur indicative. On doit tenir compte des pertes directement causées par les parasites (mortalité, saisies), mais aussi des pertes indirectement entraînées par le parasitisme, qui constituent les pertes potentielles ou le manque à gagner. Les pertes économiques résultant de l’infestation parasitaire sont dues:
• à la mort des animaux les plus parasités. Les mortalités moyennes des brebis enregistrées dans différentes régions du Maroc ont atteint 11% et celles des agneaux 16%,
• aux avortements et troubles de la reproduction,
• aux mortinatalités ou naissances d’animaux chétifs à croissance plus lente,
• aux baisses de production: viande, lait et laine,
• aux saisies totales ou partielles à l’abattoir.
Des investigations effectuées dans certaines régions du Maroc, ont mis en évidence l’impact zootechnique et économique des maladies parasitaires sur les productions ovines. Par exemple au Moyen atlas, la mortalité et la réduction des performances de reproduction des brebis, attribuées aux infestations parasitaires sont alarmantes (un taux de mortalité pouvant atteindre 24% chez les brebis et 30% chez les agneaux; 5% des avortements; une baisse de 12% du taux d’agnelage).
Parasitisme du mouton
Le mode d’élevage extensif qui a cours dans tout le pays expose le mouton à un polyparasitisme intense faisant de cet animal un « musée de parasites ». Environ 30 espèces, classées en parasites internes et externes se rencontrent avec une intensité variable selon les régions, les années et les saisons. Ce sont les nématodes digestifs, respiratoires qui sont communément plus à craindre. Sans doute, et en fonction des conditions, s’y ajoute la douve et les ectoparasites.
Le parasitisme est définit comme étant « celui qui s’est fait une habitude de manger chez autrui ou qui vit aux dépens d’autrui ». Ainsi, on comprend bien pourquoi et comment le parasite empêche le bon fonctionnement de l’organisme des animaux infestés. L’impact zootechnique et économique des maladies parasitaires sur les productions ovines comprend des pertes en nature, directement par mortalités, mais surtout des pertes insidieuses par amaigrissement, retard de croissance, baisse des performances reproductrices et aussi des pertes dues à l’engagement de moyens matériels et humains pour leur prévention.
Conditions favorisant l’apparition de maladies parasitaires du mouton
L’élevage extensif traditionnel pratiqué au Maroc signifie:
• Alimentation insuffisante et disette généralisée en période de soudure,
• Nécessité de déplacements fréquents des animaux pour aller chercher, quand elles manquent, l’eau et la nourriture,
• Augmentation du degré de contamination et de dispersion des éléments de dissémination parasitaire dans l’environnement,
• Médiocrité de la lutte contre les maladies parasitaires.
Alimentation insuffisante et disette
Une alimentation insuffisante ou de mauvaise qualité affaiblit les animaux et réduit leur capacité à résister à l’infestation parasitaire. Dans la pratique, cette situation se traduit par une augmentation de l’infestation des animaux et par une détérioration plus grande de leur état de santé. L’accroissement de l’infestation réduit en effet encore plus la capacité des animaux à mieux utiliser le peu de nourriture dont ils disposent et le cycle parasitisme/sous-alimentation va en s’aggravant.
La perversité de l’effet parasitisme/malnutrition explique pour une large part la gravité des accidents observés au Maroc en période de disette. Le même phénomène explique le rôle de facteurs limitant la production, joué en élevage extensif par les parasites. En temps normal, un équilibre s’établit entre faible niveau de productivité et parasitisme du troupeau. La rupture se manifeste quand le cycle de production entraîne une augmentation des besoins alimentaires des animaux, c’est-à-dire pendant les périodes sensibles:
• avant la lutte,
• avant la mise-bas,
• pendant l’allaitement.
Pendant les périodes sensibles, l’effet pervers parasitisme/malnutrition conduit au déséquilibre et place le parasitisme en situation de facteur limitant, si l’éleveur n’intervient pas.
Nécessité de déplacements des animaux
La nécessité de déplacements fréquents du troupeau pour aller chercher l’eau ou la nourriture quand elles manquent affaiblit les animaux et augmente leur sensibilité à l’infestation. De plus, et dans la quasi-totalité des cas, déplacement vers l’eau ou la nourriture signifie contact avec d’autres troupeaux et passage par des zones de hautes infestations. Les points d’eau, les pâturages plus humides, les zones à forte densité animale, sont de hauts lieux de contamination parasitaire. Les troupeaux trouvent de l’eau et de la nourriture, certes, mais s’infestent en contrepartie.
Augmentation du nombre de troupeaux sur les parcours
Le phénomène est là, quasi-mathématique. Chaque animal, par les œufs et les larves qu’il excrète dans ses excréments, est de fait un multiplicateur de parasites. L’augmentation de la charge à l’hectare augmente de façon mécanique à la fois le nombre d’éléments contaminants par mètre carré et les chances pour les ovins de se contaminer quand ils avalent de l’herbe.
Médiocrité de la lutte antiparasitaire
L’intérêt de la prévention antiparasitaire n’est pas perçu par les éleveurs de la même manière. Une catégorie croit encore au vieil adage « occupe-toi de tes moutons (c’est-à-dire donne-leur à manger) et ils s’occuperont de leurs parasites », ne pratiquent aucune intervention curative ou préventive. D’autres sont conscients de l’intérêt d’une prophylaxie mais sont découragés devant le coût des produits antiparasitaires, surtout que les gros frais sanitaires doivent être engagés en automne-hiver (saison de forte charge parasitaire), période de disette au cours de laquelle la trésorerie des éleveurs est au plus bas. Enfin, il y a des éleveurs qui pratiquent une prévention avec excès et anarchie: c’est la catégorie des éleveurs à seringue. Les efforts de contrôle du parasitisme entrepris par les meilleurs éleveurs à l’initiative de l’état ou ceux encadrés par les vétérinaires privés et l’Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC) ne peuvent avoir, dans ces conditions, que des effets ponctuels.
Principales maladies parasitaires du mouton
Suivant la cause, les maladies parasitaires sont classées en deux grands groupes: les parasitoses internes et externes.
Maladies parasitaires internes
Les parasitoses internes sont les principales maladies du mouton, elles dominent la pathologie causant à l’élevage de lourdes pertes. Parmi celles-ci figurent:
Elles sont dues à des parasites ronds présents à divers niveaux du tube digestif (caillette, intestin grêle, gros intestin). Le cycle de vie de ce groupe de parasites est sensiblement le même; les vers adultes mâles et femelles, après accouplement, pondent des œufs qui passent via les excréments dans le milieu extérieur. Sur le pâturage les œufs pondus donnent naissance à des larves si les conditions climatiques (humidité et température) sont favorables. Les larves infestantes sont ensuite ingérées avec l’herbe par le mouton.
Les symptômes sont à peu près communs à tous les strongles digestifs. L’évolution est généralement chronique, plus rarement aigue. Le tableau clinique est dominé par le syndrome de gastro-entérite, se traduisant par une diarrhée sévère souillant l’arrière train, incoercible et s’accompagnant d’un état de déshydratation très accusé. Les mortalités sont fréquentes chez les agneaux âgés de plus de 3 mois. Le plus grave est le parasitisme latent insidieux qui est à l’origine du retard de croissance des agneaux et de la baisse des performances de production et de reproduction des moutons adultes.
Les strongyloses digestives apparaissent de manière saisonnière, avec des variations selon les régions et les années, à cause de l’irrégularité et de la diversité du climat (humide au nord; aride au sud et sub-humide et semi-aride au centre) dont dépend intimement le développement des parasites sur les pâturages. Globalement, les périodes de fortes infestations se situent le plus souvent en automne et parfois en hiver dans les régions à climat tempéré (cas du Rif). Malheureusement, cette période coïncide avec celle des disettes alimentaires et de stress thermique (froid) et physiologique (agnelage et lactation). Dans les zones steppiques (cas de l’oriental), l’explosion parasitaire a lieu après les premières pluies d’automne ou d’hiver. Dans les zones arrosées au printemps, une deuxième période de forte infestation est à craindre bien qu’elle est souvent masquée par l’alimentation favorable à ce moment. Les intempéries orageuses d’été constituent un catalyseur d’activation de parasitisme pouvant être intensif et mortel. Les mortalités consécutives sont souvent attribuées par l’éleveur aux prises d’eau de pluie retenues dans les flaques d’eau.
Strongyloses pulmonaires Riya; Misdid-Nourin)
Appelées aussi broncho-pneumonies vermineuses, elles sont dues à deux groupes de vers ronds à morphologie et à épidémiologie distinctes. Certains parasites sont localisés dans la trachée et les bronches (Dictyocaules), d’autres se trouvent dans les bronchioles et les alvéoles (Protostrongles). Les protostrongles font intervenir des mollusques terrestres (escargots ou limaces) comme hôtes intermédiaires pour leur développement. Le mouton s’infeste en ingérant les mollusques infestés avec l’herbe. Les Dictyoacaules ont un cycle de développement simple similaire à celui des strongles digestifs. L’infestation du mouton se fait par ingestion directe des larves avec l’herbe.
Le symptôme majeur est la toux qui est générée d’abord par l’irritation des voies respiratoires par les parasites et ensuite par les complications microbiennes. L’atteinte par les strongyles pulmonaires coïncide généralement avec celle due aux parasites digestifs.
Fasciolose (Fartout; Aferslam)
Fasciloa hepatica, 3 cm de long sur 1 cm de large, plate, ravage le tissu hépatique et les canaux biliaires. L’ovin atteint présente au début les symptômes généraux du parasitisme et meurt dans une grande misère physiologique. Contrairement au bovin, chez lequel la fasciolose évolue sous une forme chronique, le mouton est très sensible et la migration des parasites dans le tissu hépatique provoque des hémorragies importantes et mortelles. A côté des pertes par mortalité, les saisies au niveau des abattoirs de foies lésés par la douve sont considérables.
La fasciolose ovine est très répandue dans les régions où les animaux peuvent pâturer en contact avec des milieux aquatiques tels les fleuves, les oueds, les ruisseaux, les sources, les canalisations et toute retenue d’eau; ceci est en relation avec la biologie du parasite qui nécessite un mollusque amphibien « limnée » pour effectuer son développement.
Globalement, la fasciolose animale, connue aussi sous le nom de la douve, se déclare en deux périodes: en fin printemps et en automne.
Moniezia (Sinta)
Connue aussi sous l’appellation de taeniaisis, elle constitue une des dominantes pathologiques chez l’agneau. Le parasite responsable appelé Moniezia est un ver plat en forme rubanée; vit dans l’intestin grêle du mouton et peut atteindre 6 mètres de longueur. Les anneaux mûrs contenant les œufs embryonés sont rejetés dans les milieux extérieurs avec les excréments où ils peuvent apparaître sous forme de « grains de riz » tapissant la zriba ou la bergerie, souvent suite au traitement. La lyse de ces anneaux libère des œufs qui seront ingérés par un hôte intermédiaire indispensable au développement: l’oribate. Ces acariens coprophages de 1 mm de long vivent sur le sol ou sur l’herbe particulièrement dans les prairies humide, acides et riches en humus. Le petit ruminant s’infeste en absorbant l’acarien porteur de la larve.
Les animaux atteints présentent une anémie lente et progressive, de l’adynamie et des troubles digestifs avec alternance de constipation et de diahrrée et rejet d’anneaux dans les excréments. La monieziose entraîne également des retards de croissance voire de l’amaigrissement. Le taeniasis apparaît chez l’agneau au printemps et l’accompagne, en dehors du traitement, tout au long de sa croissance.
Cestodoses larvaires
Ce sont des maladies parasitaires transmises au mouton par le chien. Ce dernier héberge trois taenias adultes qui se développent chez le mouton sous forme larvaire à savoir l’hydatidose, la cysticercose hépato-péritonéale et la cénurose cérébro-spinale. Dans ces trois cas, le chien parasité par trois espèces de taenias adultes élimine dans le milieu extérieur des anneaux mûrs de taenia qui libèrent des œufs. Le mouton s’infeste en ingérant ces œufs avec l’herbe souillée.
Les cestodoses larvaires sont contractées au pâturage. La cohabitation sur les prairies de petits ruminants et de chiens est favorable au cycle évolutif de ces affections. Les chiens éliminent les formes infestantes pour les petits ruminants et ils s’infestent eux même par la consommation de viscères parasités de ruminants.
Hydatidose ou Maladie du kyste hydatique (Nbail; Oufoughen)
Cette maladie constitue un problème de santé public majeur puisqu’elle est commune à l’homme et aux animaux. Elle se manifeste par la présence de kystes localisés essentiellement dans le foie et les poumons. Ces kystes sont remplis d’un liquide clair sous pression qui augmentent de taille avec l’âge de l’animal. Le taux d’infestation des jeunes par la maladie atteint 50%; celui chez les brebis dépasse 90%.
Coenurose (Jnoun; Tiwigla)
Cette maladie est due à la localisation dans les centres nerveux du mouton de vésicule flasque contenant la larve de coenure appelée Coenurus cerebralis. Cette vésicule exerce une pression sur les tissus nerveux et entraîne des troubles locomoteurs avec déplacement en cercle « tournis », station debout difficile, paralysie et attitudes particulières comme flexion de la tête sur l’encolure « tête encapuchonnée » ou en arrière « cingleur ».
Maladies parasitaires externes
Les parasites externes du mouton sont essentiellement représentés par les acariens (agents de gales), les poux et les larves de mouches (agents de myiases cavitaires). Ils sont responsables de pertes économiques importantes par des retards de croissance, des lésions de la peau et de toison et même de la mortalité. Ces affections sont contagieuses, parfois transmissibles à l’homme.
Gales (Jerba; Aguejid)
Le mouton développe deux types de gales qui sont classées comme maladies contagieuses:
• La gale sarcoptique ou gale de la tête, appelée aussi « noir museau » et
• La gale psoroptique ou gale du corps.
Gale psoroptique provoquée par l’acarien Psoroptes ovis est très contagieuse. L’introduction dans une bergerie d’un seul individu galeux, souvent par l’introduction de béliers améliorateurs, peut être la cause d’une grave contagion touchant plus de 80 % de l’effectif de troupeau, surtout en hiver lorsque les animaux vivent les uns sur les autres, enfermés dans des locaux réduits. L’agent de gale de taille microscopique, agresse la peau et provoque un prurit intense. L’animal perd la plus grande partie de sa toison. La mortalité peut survenir suite à une misère physiologique.
Gale sarcoptique est beaucoup plus rare que la précédente. L’acarien Sarcoptes scabei affecte les parties dépourvues de laine, notamment la tête. Les animaux malades se grattent jusqu’au sang, s’écorchent, s’arrachent les téguments. La tête n’est plus alors qu’une vaste plaie plus ou moins foncée d’où le nom de « noir museau ». En même temps, les extrémités des membres sont atteintes.
L’une ou l’autre des gales peut atteindre le scrotum du bélier et compromettre sa fertilité. Les lésions entraînées par le grattage et les surinfections microbiennes qui s’en suivent, peuvent perturber le contrôle de la température testiculaire et par conséquent l’endommagement de la formation des spermatozoïdes.
Autres parasitoses externes
Essentiellement représentées par les poux, les mellopahges et les tiques. La phtyriose connue localement par « Gmel » est fréquente chez les jeunes animaux au cours de l’hiver. Les espèces responsables sont soit de faux poux ou poux broyeurs (Mallophages) ou de vrais poux qui vivent du sang de l’animal. Le mellophage, Mellophagus ovinus, est aussi un ectoparasite dominant en hiver. Une mauvaise croissance, l’anémie et le grattage sont les signes dominants.
L’infestation par les tiques est courante en été. Les espèces en cause sont surtout Rhipicephalus sp qui sont des spoliateurs de sang mais surtout des vecteurs de piroplasmose (Bouseffir) ovine.
Oestrose (Douda d’arass)
Cette maladie est provoquée par le cheminement dans les cavités nasales et les sinus du mouton de larves d’une mouche Oestrus ovis. L’invasion des muqueuses nasales par les larves pondues au voisinage des narines provoque des signes d’excitation et d’irritation importants: l’animal éternue, secoue la tête, s’arrête fréquemment de pâturer. Les larves mûres sont éliminées spontanément des cavités nasales lors des éternuements, au bout de 8 à 10 mois.
Les moutons s’infestent en fin de printemps et en automne. Les animaux atteints manifestent des retards de croissance et des diminutions de production.
Diagnostic parasitaire
Il est capital de diagnostiquer le plus rapidement possible une maladie parasitaire car les parasites, surtout internes, sont responsables de lourdes pertes économiques en élevage.
C’est donc au praticien de rechercher toutes les méthodes qui lui permettront d’affiner son diagnostic afin de conseiller le meilleur moment et la meilleure technique d’emploi des antiparasitaires les plus spécifiques dans les conditions considérées.
Il est donc important d’établir le diagnostic de maladie parasitaire avant un traitement curatif ou préventif.
Le diagnostic de maladie parasitaire interne peut reposer sur quatre types de considérations qui ne s’excluent pas mais qui se complémentent:
Une première approche du diagnostic de maladies parasitaires est l’étude de leurs conditions d’apparition. Le praticien doit s’enquérir des problèmes présents dans l’exploitation affectée, s’informer sur les catégories d’animaux touchés, les conditions d’élevage et d’environnement et connaître les risques parasitaires en fonction des conditions locales.
Le diagnostic clinique
Avant d’envisager l’aide que pourra apporter le laboratoire, il est indispensable de rappeler que le diagnostic, par définition même, est d’abord basé sur la connaissance des symptômes. Dans la majorité des cas, on cherche à établir le diagnostic sur le terrain sans avoir recours au laboratoire.
L’observation clinique est le premier moyen dont dispose le praticien pour établir son diagnostic. Dans les maladies parasitaires internes des animaux d’élevage, deux grands syndromes dominent:
Le syndrome entéritique
L’apparition de diarrhées doit toujours faire suspecter l’existence d’une affection parasitaire. En élevage, les infestations parasitaires ont souvent une expression clinique atténuée. A la faveur du stress, tels que la sous alimentation et surtout la mise-bas, éclatent des phases cliniques dont l’origine reste souvent incertaine.
Le syndrome pulmonaire
Classiquement les broncho-pneumonies vermineuses des ovins se traduisent par l’essoufflement, la toux et la dyspnée frappant les jeunes et les adultes à l’herbe. En plus de ces signes, il y a un amaigrissement rapide. Cette association de symptômes permet, dans la plupart des cas, au vétérinaire de poser son diagnostic.
D’une manière générale, une approche clinique rationnelle, associée à une bonne connaissance des conditions locales d’élevage, des antécédents pathologiques de l’exploitation et des conditions d’apparition des symptômes doivent permettre au praticien de prescrire une thérapeutique judicieuse et de mettre en place des mesures sanitaires appropriées.
Le diagnostic nécropsique
L’existence d’une maladie parasitaire peut éventuellement être mise en évidence lors de l’autopsie de l’animal par la recherche de lésions crées par les parasites localisés dans les organes; la plupart sont de petite taille, à la limite de la visibilité et leur recherche ne peut être réalisée qu’en laboratoire spécialisé.
Le diagnostic de laboratoire
Les difficultés du diagnostic différentiel des maladies des animaux d’élevage justifient l’emploi de méthodes d’examen au laboratoire, pouvant permettre de mettre en évidence la présence de parasites et de les identifier. Le praticien devra interpréter ces résultats pour évaluer le rôle de ces agents dans les manifestations pathologiques observées.
Ces techniques d’examens de laboratoire peuvent se regrouper en:
Méthodes coprologiques
• Coproscopie: recherche des œufs et des larves dans les matières fécales.
• Coproculture: permet l’identification des parasites par l’observation des formes larvaires caractéristiques après mise en culture des œufs. Ces méthodes sont les plus utilisées.
Méthodes biochimiques
Dosage dans le sang de substances biochimiques pouvant traduire la présence de parasites chez l’hôte.
Méthodes hématologiques
Mise en évidence de modifications des éléments sanguins (anémie, éosinophilie) ou présence de parasites (piroplasmes).
Méthodes immunologiques
Mise en évidence des anticorps résultant de la présence de parasites (corps étrangers dans l’organisme).
Lutte contre les maladies parasitaires
La pathologie ovine est dominée par l’importance des parasitoses. Une lutte antiparasitaire rationnelle devra permettre l’augmentation de la rentabilité de l’élevage. En présence d’un troupeau de petits ruminants exposés aux infestations parasitaires on doit agir sur les animaux, l’environnement (les pâturages et les locaux), le système d’élevage et l’alimentation.
Action sur les animaux
L’action sur les animaux, pour être efficace, doit être:
• Générale: le traitement antiparasitaire doit être appliqué à l’ensemble des animaux d’un troupeau. Il portera sur tout l’effectif, sains comme malades, vieux comme jeunes.
• Précoce: pour éviter que les animaux ne deviennent gravement malades et surtout qu’ils n’aient le temps d’ensemencer le milieu extérieur,
• Répétée: car les médicaments antiparasitaires n’ont pas de rémanence. Le rythme des traitements sera fonction de la biologie des parasites en cause, des conditions climatiques et d’élevage.
• Faite au bon moment pour être efficace et rentable. Pour cela, les études épidémiologiques régionales sont indispensables. Elles permettront de connaître au niveau de chaque région les différentes espèces parasitaires présentes, leurs fluctuations saisonnières, base nécessaire à la réussite de toute action prophylactique contre les parasitoses des petits ruminants. La survie et la vitesse de développement du parasite dépendent des conditions climatiques (température, humidité, ensoleillement). Un ou plusieurs hôtes sont nécessaires au déroulement du cycle (nématodes respiratoires, douve, taenia etc..). Cette interaction entre le parasite et son milieu environnant est très complexe au Maroc, pays caractérisé par un climat diversifié.
A titre d’exemple, mais non généralisable, on peut proposer pour une région à climat tempéré (pluviométrie supérieure à 600 mm par an et répartie sur l’automne, l’hiver et le printemps) le calendrier de prévention suivant:
Cas des parasitoses internes
• Un traitement en automne (octobre-novembre) destiné à éliminer les nématodes digestifs, pulmonaires, la douve du foie et les oestres.
• Une intervention de fin hiver-début printemps (février-mars) qui permettra d’éliminer les nématodes digestifs et respiratoires des brebis et les taenias des agneaux.
• Un traitement de fin printemps dirigé contre la douve chez les moutons ayant séjourné sur pâturage à risque et l’oestrose qui est fréquente au cours de cette saison.
• Un traitement d’été qui ne suscite pas l’enthousiasme de l’éleveur car en cette période les animaux sont bien nourris et le niveau parasitaire est faible mais dont l’intérêt préventif à moyen terme est essentiel. Ce traitement éliminera la population parasitaire résiduelle chez les animaux et les conditions climatiques d’été (fortes températures et humidité basse) agiront sur les formes parasitaires contaminantes (œufs et larves) des pâturages.
Cas des parasitoses externes
La lutte contre les parasites externes (agents de gales, les poux et les tiques) doit tenir compte, en plus de l’application des acaricides, de l’amélioration des conditions alimentaires et surtout hygiéniques. Ces maladies sont à craindre particulièrement en hiver lors de la rentrée des ovins en bergerie où leur promiscuité est augmentée et la contagion accrue. La concentration des troupeaux lors de la transhumance et autour des points d’eau en été est aussi un facteur favorisant. Ces mesures doivent être complétées par l’application d’acaricides, au moins deux fois par an, la première après la tonte et la deuxième au mois d’août. Les méthodes courantes d’application d’acaricides chez les moutons sont:
• la balnéation en bain acaricide permet de traiter de grands effectifs. Son inconvénient est le coût de construction et de l’entretien du bain.
• La pulvérisation d’acaricides sur les animaux est une pratique à laquelle on fait appel pour traiter de petits effectifs contre les tiques, les poux et les larves de mouches. Son efficacité est par contre très limitée pour le traitement des gales.
Du point de vue curatif, les agents de gales et les poux qui apparaissent en hiver ne peuvent être combattus par balnéation à cause des risques de refroidissement d’où le recours à l’administration de produits injectables (avermectines et milbémycine).
Produits antiparasitaires
Les différentes études menées au Maroc concernant le parasitisme des petits ruminants ont montré l’existence d’un polyparasitisme dont le contrôle doit se baser sur l’utilisation de produits antiparasitaires (tableau 1 et 2).
Ces produits guérissent les animaux malades, améliorent les performances des animaux infestés et préviennent l’apparition d’une maladie. Cependant il faut noter que si la thérapeutique antiparasitaire permet à l’heure actuelle de lutter efficacement contre les parasites des animaux, elle ne peut cependant arriver à des résultats intéressants que si le vétérinaire conseille l’éleveur dans l’emploi de ces armes mises à sa disposition. Leur emploi, dans les programmes de prévention, doit être raisonné; il faut les utiliser à la période où ils sont le plus utiles et où leur efficacité sera maximale afin de limiter le coût global de la prévention.
Action sur l’environnement
Ce sont des actions qui visent à diminuer les risques d’infestation en intervenant sur la phase externe du cycle évolutif des parasites, c’est-à-dire sur les œufs, les larves libres ainsi que sur les hôtes intermédiaires. Les solutions réalistes consistent à:
• soustraire les animaux du milieu contaminé,
• diminuer la densité animale mise sur les parcours,
• instaurer le système de la rotation des prairies. C’est une méthode qui consiste d’abord à délimiter des parcelles puis les abandonner pendant une période assez longue pour que la plupart des œufs et de larves aient succombé, soit environ deux mois pour les nématodes digestifs. La rotation des prairies a aussi l’avantage de permettre la régénération de la flore pastorale. Quoi que difficile à réaliser, à cause du caractère collectif des pâturages, l’information des éleveurs et leur encouragement à la mise en défens temporaire des terres collectives autogérées par les tribus bénéficiaires, constituerait une solution adaptée.
• lutter contre les hôtes intermédiaires, essentiellement les mollusques amphibiens (les limnées, vecteurs de la douve), par le drainage des eaux stagnantes et l’épandage de substance molluscicides. Le ramassage des mollusques terrestres gastéropodes constituerait une méthode convenable de prévention contre l’infestation par les petits strongles respiratoires. La lutte contre les parasitoses transmises par les chiens peuvent être évitées par le traitement antiparasitaire de chiens atteints de taeniasis et vivant au contact des petits ruminants.
• garder les animaux 15 minutes sur un terrain sans herbe, à la sortie de la bergerie, pour leur permettre d’éliminer leurs excréments.
• garder les animaux 24 heures à la bergerie après un traitement contre les strongyloses digestives et pulmonaires, puis sortir les fumiers qu’on met en tas à l’extérieur
• éviter de répandre les fumiers non fermentés.
• traiter tous les animaux avant le départ pour la transhumance et au retour par un antiparasitaire à large spectre d’activité.
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Par
Prof. Boumediane BERRAG
Docteur Vétérinaire
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II